Visite du village de Barbaresco, dégustation et truffes blanches !

Par Claudeoliviermarti
Il est temps de reprendre la route après notre bref passage à Aoste. Direction le Piémont, et plus précisément le petit village de Barbaresco, réputé pour sa situation privilégiée au milieu des vignes.Les paysages défilent, nous passons de la montagne à la plaine, avec à cette saison des bancs de brouillard, épais à certains endroits. Mais le soleil est au rendez-vous et nous arrivons au village avant 10h ! Le village est surtout connu pour sa tour, Torre di Barbaresco ! Cette tour de 30m de hauteur est construite à un endroit stratégique servant de sentinelle pour la défense et la surveillance et surplombe la vallée du fleuve Tanaro, qui s'écoule ici de manière sinueuse. Mieux vaut arriver avant le gros de la foule, car pour y monter, il faut prendre un premier ascenseur (limité à 4 pers.) qui peut vite former des bouchons (c’est le cas de le dire).Depuis son sommet, nous avons un panoramique à 360° sur la région et les différentes collines et vignes ! Magistral, surtout quand il fait grand beau comme aujourd’hui ! D’ailleurs, on vous donne une carte à 360° pour vous repérer quand vous payez le billet d’entrée au 1er étage. Devant nous, au loin, la ville d’Alba, notre destination finale, mais avant ceci, profitons déjà de ce panoramique de toute beauté.Je pensais que la vigne allait être plus « orange-rouge », mais on remarque surtout le manque d’eau et la sécheresse ! La terre est plus que compacte, les arbres (énormément de noisetiers dans la région) ont des feuilles toutes rabougries, cela a dû être compliqué cet été !Après avoir bien profité de la vue, nous redescendons pour aller vers notre « seconde attraction » de Barbaresco, l’Enoteca Regionale del Barbaresco. Pour vous y rendre, vous passerez certainement par la rue principale, avec toutes ses petites étales et marchands. Vous y trouverez fromages, charcuteries locales, mais aussi bon nombre de produits à base de noisettes (les noisettes du Piémont sont une IGP, j’ai parlerai dans un autre billet) ou encore des truffes blanches. Petit conseil, faites attention à ce niveau-là. Car même si bon nombre de marchands sont honnêtes, vous pouvez aussi vous trouver face à des personnes moins sympathiques, qui vont vous vendre des truffes de seconde qualité ou autres variétés à prix d’or…. Mieux vaut faire un peu attention, surtout quand on sait combien coûte le gramme d’une vraie truffe blanche…à suivre également dans un futur billet sur ce blog !Nous voilà donc au bout de la rue, à l’œnothèque. Ce qui surprend la première fois, c’est de se retrouver devant une église et de se dire, mais non, nous avons dû nous tromper. Et bien non, c’est bien là, dans cette église désacralisée ! L’avantage de ce lieu, c’est qu’il regroupe à lui seul pas loin de 140 vins de producteurs locaux. Il est également possible de faire une dégustation avec un certain nombre de vins et de verres, très sympa. Pour le coup, pas de dégustation standard ce jour, mais une dégustation de 2x3 vins de deux producteurs, présents ce jour-là. À nouveau, nous avons bien fait d’arriver tôt, il n’y avait pas trop de monde au début, cela a vite changer par la suite.Premier domaine dégusté, le domaine Bera. Nous avons le droit à une explication bienvenue sur les vins de Barbaresco, car un peu comme partout, les crus et les lieux-dits sont très importants. Je vous raconte ceci, car je pense qu’il est important de comprendre ce que l’on boit pour mieux le savourer.
Nous parlons ici des vins de la région de Langhe. Cela regroupe plusieurs villes célèbres du Piémont, comme Barolo ou Alba. Dans cette région poussent plusieurs variétés de raisins, les fameux cépages. 
Les cépages classiques de cette région sont traditionnellement au nombre de 4 (3 rouges et 1 blanc) :
  • Le cépage rouge roi ici, c’est le Nebbiolo ! C’est le cépage principal dans les appellations Barbaresco, Barolo, Roero et Nebbiolo d’Alba.
  • Le Barbera, qui produit le Barbera d’Abla
  • Il y a ensuite le Dolcetto, présent dans les appellations Dolcetto d’Abla, Diano et Dogliani.
  • Et un blanc, très connu, le Moscato, réputé pour le Moscato d’Asti
Il existe aussi d’autres cépages indigènes, comme le Pelaverga ou le Freisa, ou encore des cépages plus « internationaux » comme le chardonnay ou le sauvignon blanc.
Revenons à notre cépage roi, le Nebbiolo. Il s’agit vraisemblablement le plus vieux cépage du Piémont. Il a été mentionné dans des documents écrits de la région de Barolo en 1522. De nos jours, le nebbiolo couvre près de 4000 hectares du vignoble piémontais, ce qui revient à dire que 90% de la production se trouve en Italie. Comme le pinot noir, c’est un des cépages les plus exigeants du monde, qui se montre très sensible en ce qui concerne le sol et son environnement. Quand ses raisins sont enfin mûrs, il arrive souvent que le brouillard recouvre les vignobles du Piémont. D’où son nom, nebbiolo, tiré de nebbia, qui signifie brouillard en italien. Une autre théorie prétend qu’il a hérité de son nom à cause de la pellicule blanche qui recouvre les baies parvenues à maturité.
Nous dégustons des millésimes récents (j’avoue avoir une petite préférence pour des Nebbiolos plus âgés, c’est un cépage qui mérite de la garde) mais comme disait un sommelier, quand le vin est bon, il est bon jeune aussi ! C’est très intéressant de pouvoir comparer en tout cas ! Le dernier cru du domaine est un peu plus vieux, 2015, et plus marqué en bois, c’est agréable.
Nous passons ensuite au 2e producteur, la maison Piazzo (www.piazzo.it). À nouveau, des explications fort intéressantes, surtout sur la notion de terroirs et géographie. En gros, c’est un peu comme en Bourgogne : nous avons l’appellation (Par exemple Meursault) et ensuite il y a l’importance du terroir localisé (comme si on prend un Meursault les gouttes d’or).Le dernier vin dégusté était le Barbaresco DOCG, Riserva Nervo, Vigna Giaia. Il s’agit donc bien d’un Barbaresco (DOCG = Denominazione di origine controllata et garantia), faisant partie du cru Nervo (en face du village Treiso). Et dans ce terroir, une partie encore plus définie, pour le coup cette vigne Giaia (les feuilles de la vigne changent de couleur rapidement ici).
Pour plus d’informations et tout le détail, je vous laisse aller voir la carte officielle qui montre bien toute la complexité de la chose !
et si l’équivalent pour Barolo vous intéresse, c’est par ici !
Vous l’aurez compris, il n’y a pas vraiment ici de classement par rapport à la qualité (en opposition à la Bourgogne avec ses 1ers crus ou Grands crus), mais un travail de titans réalisés par les vignerons et la communauté viticole pour réaliser ces cartes d’une grande précision.
Donc attention, si vous achetez ces vins, faites également attention à cette indication géographique. D’autre part, vous verrez aussi que les prix ne sont pas du tous les mêmes…c’est aussi un indice !
Voila, la matinée est déjà finie, mais très bien remplie, il est temps d’aller vers notre 2e destination du jour, Castagnole delle Lanze, où une superbe visite de cave nous attend l'après-midi. Nous allons manger à l'Osteria l'Oca Giuliva (https://www.osteriaocagiulivaweb.com) . La rue dans laquelle est situé le restaurant ne paie pas de mine, mais le restaurant est fort sympathique avec son plafond en brique. En arrivant, nous voyons trôner sur la table de présentation un plat sous cloche (encore vide), mais avec l’information essentielle :Tartufo bianco, 4.5€/g…nous savons déjà ce que nous allons manger ce midi !Le restaurateur arrive avec un plat de truffes blanches et avec la balance. Nous allons pouvoir choisir quelle(s) truffe(s) nous voulons pour nos plats. Et comme vous le savez, la truffe sublime les plats les plus simples, cela sera donc pour accompagner un œuf au plat et des pâtes, des Tajarin (Tajarin” signifie taglioni, c’est-à-dire un type de pâtes semblable à celui des tagliatelles, mais en plus épais).  Autant dire que nous nous sommes régalés, tant par l’odeur que le goût !!! Une pure merveille, qui nous a mis d’attaque pour le programme de l’après-midi, une visite de cave donc. Mais ça, c’est pour le prochain billet !Copyright ©: Mes photos et mes textes sont protégés par un contrat Creative Commons. Merci de lire les conditions et de les respecter !