Rien de tel qu'une longue correspondance dans un aéroport pour mettre à jour son blog. Surtout que maintenant il y a des connexions Wi-Fi un peu partout.
J'ai été frappé par la floraison d'articles remettants en cause le modèle actuel de mondialisation. Les sources sont diverses Le Monde, Le New York Times et même USA Today ce matin. Quelles sont les causes mises en avant pour cette remise en cause ? Tout d'abord la hausse du prix u transport liée à la hausse du prix du pétrole. Il est vrai que d'après ces articles le prix du transport d'un container de 40 pieds de Shanghai à Rotterdam ou de Shanghai à New York a été multiplié par 3 depuis le début de la hausse vertigineuse du baril. Un autre facteur d'importance est l'augmentation du coût du travail en Asie. En Chine tout d'abord, ou la pénurie de main d'oeuvre qualifiée dans les régions côtières aisni qu'une législation du travail nettement plus protectrice ont nettement poussé les salaires vers le haut. Pour les régions qui fournissent une main d'oeuvre moins qualifiée (Chine de l'intérieur, Vietnam,...) c'est l'augmentation des prix des denrées alimentaires de base qui renchérit le cout du travail. L'echec des négotiations à l'OMC, même si cela n'a pas de conséquences directes à court terme a renforcé le sentiment que la mondialisation à outrance a atteint ses limites.
Quelles vont être les conséquences de changement de donne ? Il y a dans certains articles un sentiment diffu et rassurant que la désindustrialisation des pays développés va s'arrêter et que l'on va voir les emplois industriels revenir chez nous. Je pense qu'il ne faut se réjouir trop vite et que si la hausse du prix du transport et du cout du travail en Asie va permettre d'éviter des schémas industriels idiots (envoyer des poissons se faire transformer en filets au Vietnam par exemple), mais la grande division du travail au niveau mondial ne va pas s'arrêter brusquement. Il ne faut pas rêver, le retour en arrière entraînerait une telle hausse des prix que ce serait insupportable et menerait à une récession catastrophique.
Par contre, cela va entraîner des contraintes fortes sur beaucoup d'industries. Depuis une dizaine d'année des baisses de coût très importantes ont été liées à la mondialisation et aux transferts de production en Asie. Ce modèle ne va pas pouvoir continuer et il va falloir des investissements importants en R&D pour continuer ces baisses.
C'est aussi une chance pour des pays en voie de développement beaucoup plus proches de nous. Il est peut-être temps de s'occuper de l'Afrique non pour lui faire l'aumône mais pour investir sérieusement dans une source de compétitivité pour l'Europe.