Ceux qui me connaissent et me suivent depuis longtemps, savent combien La patience des buffles sous la pluie compte pour moi. Lu en 2009, je l'ai découvert lors du jury du prix Orange du livre, et je n'ai eu de cesse de le défendre et de le mettre en avant par la suite. Quand j'ai décidé de me lancer dans l'aventure des blogs en 2010, c'est lui que j'ai choisi comme premier billet de blog. Aujourd'hui, il est réédité aux éditions de l'Olivier, en poche - à un prix modique sans aucune inflation - et je ne peux que vous encourager à nouveau, que dis-je vous exhorter, vous supplier, d'aller découvrir ce recueil !
Pourquoi, me demanderez-vous, dans un éclair de méfiance, vague réminiscence d'un discours prônant la sobriété ? Parce que si nous n'usons pas d'humour, d'ironie, de satire sur notre quotidien volontiers désenchanté par des politiques déconnectés, la lumière de l'optimisme risque de s'éteindre et de nous laisser désarmés dans un monde absurde. David Thomas évoque dans ses textes la quintessence du quotidien d'un humain ordinaire. Un homme qui a su prendre du recul sur lui-même, qui sait se moquer de ses travers, qui a compris que la vie n'a pas de sens, mais qui continue malgré tout, pauvre Sisyphe fatigué, à bâtir des chimères. Le couple notamment est au centre de ces chimères, puisque nous continuons pertinemment d'y croire, nous accrochant follement aux souvenirs des premiers moments, quand l'usure et le quotidien ont enseveli élan et passion sous une couche tenace d'aigreur et reproches.
Et pourtant, l'espoir est humain et continue à battre en nos veines, nous susurrant doucement que rien n'est irrémédiable pour qui sait prendre du recul...
La dérision et l'esprit critique permettent de nourrir en nous l'espoir d'une humanité un peu plus intelligente et qui se tournerait peut-être - enfin - vers la sagesse...
"Je dirais que La patience des buffles sous la pluie fait partie de ces livres à la fois formidablement simples et sobrement raffinés qui nous rendent intelligibles à nous-mêmes, qui nous rattachent les uns aux autres, nous donnent envie de tenir debout et de nous ancrer encore plus profondément dans cette étrange activité suicidaire qu'est la vie." Préface de Jean Paul Dubois
Présentation de l'éditeur : Editions de l'Olivier