A la faveur d’un colloque international organisé par ses soins, du 03 au 05 Novembre 2022, la Société Camerounaise de Géographie (SCG), Cameroon Geographic Society (CGS) mobilise des éminences grises sur la question de la « Refondation de la recherche géographique et de l’enseignement de la géographie au Cameroun et en Afrique ».
Autour de cinq Axes à savoir : ‘‘l’’Afro-endogénéisation des concepts et théories géographiques’’ ; ‘‘l’Innovations méthodologiques et ordonnancement de la recherche géographique’’ ; ‘‘la Production et diffusion de l’information géographique’’, visant à ‘’repenser la rédaction scientifique’’ ; ‘‘l’Enseignement de la géographie et encadrement des travaux à l’ère du numérique éducatif’’ ainsi que, ‘‘la Valorisation de l’expertise géographique’’ , des Chercheurs triés sur le volet, vont exposer sur la trame de la double évolution institutionnelle et scientifique de la Géographie ici. En parfaite adéquation avec l’objectif de la Société Camerounaise de Géographie (SCG) qui est de « faire la vitrine sur la production et l’expertise géographique nationale et sous régionale » avec l’appui de S.E. El Hadj Issa Tchiroma Bakary, Ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle, pleins feux sur la pensée scientifique d’Anne-Rose Golly; Bernard Gonne; Ndoutorlengar Médard; Jude N. Kimengsi; Félix Befene Bibang; Professeur Aristide Yemmafouo; Koffi Brou Emile; Paul Tchawa ; Fombe Lawrence Fon et de René Joly Assako Assako, membres de la Société savante.
La Société Camerounaise de Géographie (SCG), en anglais Cameroon Geographic Society (CGS), est une société savante académique à caractère scientifique, apolitique et à but non lucratif. Elle a été créée sous forme d’association, conformément à la loi n° 90/053 du 19 décembre 1990 relative à la liberté d’association au Cameroun. Elle regroupe en son sein des enseignants-chercheurs, des chercheurs, des professionnels des métiers en rapport avec la géographie ou les disciplines connexes. Une société savante dénommée. Sa mission essentielle est d’accompagner la politique du gouvernement en matière de recherche, d’enseignement et d’appui au développement, dans le domaine spécifique de la géographie. Et cela se fait par la production, la diffusion, la vulgarisation et la valorisation des résultats de recherche. En plus de faire progresser les connaissances scientifiques dans le domaine de la géographie et des disciplines connexes, la SCG vise à accompagner le gouvernement dans la conduite et la réussite de la SND30. Car, géographier, c’est créer des emplois et booster le développement des territoires. C’est pourquoi, en plus de la production Classique des résultats de la recherche, le colloque de la refondation de la géographie qui se tient du 3 au 5 Novembre prochains, sera aussi l’occasion de la constitution de la charte des métiers de la géographie. Il y sera par ailleurs question d’envisager, avec des bases certaines, la création de l’Ordre National des géographes (ONG). Professeur René Joly Assako Assako, Président de la SCG.
For Professor FOMBE Lawrence Fon, of the University of Bamenda, First Vice President, of Cameroon Geographic Society (CGS), it brings together members from Cameroon and the global geographic community. It provides students, educators, practitioners, and researchers with the resources they need to express their talents in the field, develop their careers, and form a working relationship that can enhance local and national development. It exposes members to a wide range of employment opportunities and state of the art trends in the physical, human and technical contexts, while also upgrading digital and online platforms and promoting Afrocentric, endogenously-rooted geographic concepts/theories. The maiden conference of CGS in November 2022 aims to assemble geographers of the diaspora to keep abreast with 21st Century geographic thoughts and technics through paper presentations, discussions and to develop a forum to enhance a sustainable future for its members. A lot of career options in the discipline abound to enhance local and national development. Current career opportunities in the domains of governance through environmental and regional planning, corporate involvement, global issues on population dynamics, disease and health, climate change mitigation technics amongst others are some of the areas of employability. Here above is a section of The University of Bamenda geographers on a field trip to the West Region. Stop-over at Department of Geography, University of Dschang.
Dr Anne-Rose GOLLY, géographe ivoirienne de l’Université de Bouaké et anciennement bénéficiaire du programme de mobilité des doctorants du Réseau africain de recherche en urbanisation (RUBAFRIQUE). Je suis bien évidemment ravie de la création d’une nouvelle communauté scientifique africaine. Des géographes qui se réunissent pour donner une meilleure visibilité à leur discipline et la mettre clairement en lien avec le développement de la société, c’est un excellent projet. Toutefois, le défi majeur sera celui de la pérennisation de cette communauté de géographes quand nous savons combien de réseaux de chercheurs africains ont été créés et sont morts après une ou deux activités d’envergure. Ce qui me rassure cette fois, c’est l’engagement financier africain du départ. La Société camerounaise de géographie montre avec l’organisation du colloque de Yaoundé sur le thème de la « Refondation de la recherche géographique et de l’enseignement de la géographie au Cameroun et en Afrique » qu’elle a déjà débuté la refondation par cette implication financière de ses membres pour leur capacité à financer la réflexion. Je termine mon propos en souhaitant un avenir lumineux à la société camerounaise de géographie et au-delà un apport plus éclairé de la géographie au développement de nos pays respectifs.
Félix BEFENE BIBANG, est Titulaire du Doctorat Nouveau Régime en Géographie de l’aménagement, obtenu en 1992 à l’université de Bordeaux 3, intégré dans la fonction publique gabonaise en qualité d’Ingénieur géographe. Depuis lors, il a connu une riche carrière administrative, qui l’a amené à être tour à tour : Directeur de cabinet de Ministre, Chef de cabinet d’un Premier Ministre Daniel ONA ONDO, ancien Gouverneur de la Province de l’Ogooue Lolo, etc. Ancien Inspecteur des services au Ministère de l’Économie et de la relance, il est actuellement Enseignant au Département de Géographie de l’université Omar Bongo de Libreville. Comme beaucoup d’autres collègues de pays africains, il se dit heureux d’appartenir à la grande famille de la Société Camerounaise de Géographie. Il dit trouver cette initiative du Pr René Joly Assako Assako louable pour la sous-région d’Afrique centrale et même pour l’Afrique entière. Ayant fait sa thèse sur Oyem, Chef-lieu de la province du Woleu Ntem, sa ville natale, située dans le nord du Gabon, il dit comprendre l’importance et même la place irremplaçable des échanges transfrontaliers, notamment entre le Gabon, la Guinée Équatoriale et le Cameroun, dans la construction et la consolidation de la coprospérité. La Société Camerounaise de Géographie est donc une opportunité de fécondation de cette collaboration et le colloque de la refondation est en réalité une occasion pour éprouver l’intégration sous-régionale, sous l’angle des communautés, lui qui est un valeureux neveu de la communauté Mibomane-Yemessomo-Nguièñ-Yénfem, qui s’étend sur le triangle frontalier constitué par le Cameroun, le Gabon et la Guinée équatoriale.
Jude N. Kimengsi, a young and dynamic Associate Professor of geography. For him, geographers in Cameroon and other parts of Africa have made use of theories and concepts – most of which are not fully tailored to address the theoretical and practical realities of our society. This justifies the growing interest to develop more afro-centric models to enhance teaching, research and development. This novelty is fully embraced by the Cameroon Geographic Society’s upcoming conference; geographers will use this platform to brainstorm on the design of afro-centric concepts, models and methods. If endogenously-rooted development models represent one of the pathways towards Cameroon and Africa’s development, then endogenous knowledge is the engine needed to steer this process. With the redefinition of our geography being an outcome of this conference, Cameroonian and African geographers are speaking to our development. Cameroon hosts critical resources which are in global demand. Geographic expertise is needed in the conduct of natural resource inventories, and in the design of innovative techniques for the sustainable exploitation and value addition of these resources. Furthermore, geographers are well placed to intervene in disaster planning and management, and in steering entrepreneurship in waste management – what he calls “garbagepreneurs”. Positioning geographic expertise in these sectors would effectively contribute to employment creation, endogenous growth and the bioeconomic transformation of Cameroon.
Selon le Professeur Aristide Yemmafouo de l’Université de Dschang, Secrétaire Général de la SCG, le regroupement des géographes camerounais au sein d’une société savante est un enjeu majeur pour l’avenir. Il était temps que les géographes répondent d’une même voix à propos des grands enjeux de l’heure : questions d’aménagement du territoire, jeux et enjeux de la décentralisation, changements climatiques, gouvernance et géopolitique des ressources, urbanisation, développement durable, etc. Qui plus est, la question de l’utilité de la géographie a ressurgi alors qu’on la croyait évidente. Quoi de mieux qu’une société savante pour y répondre ! Il est attendu de ce colloque que les géographes montrent leur savoir-faire et surtout leur capacité à adresser les grands problèmes nationaux et sous régionaux, à les transformer en opportunités d’emplois pour la jeunesse. Il est question d’ouvrir le catalogue des métiers de la géographie au grand public. Au-delà de l’ambition d’asseoir une géographie centrée sur les problématiques africaines, ce colloque est donc une vitrine pour montrer les savoir-faire géographiques, le rôle et l’importance de la géographie dans l’adressage des grands défis contemporains.
Selon Professeur Ndoutorlengar Médard, Président de l’Université de Sarh au Tchad, ancien étudiant de l’Université de N’Gaoundéré, et tout premier Maître de Conférences de géographie du Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur (CAMES) du Tchad, la Société Camerounaise de Géographie (SCG), dont il est membre, est chance pour les enseignants-chercheurs. En effet, elle a la particularité positive d’être ouverte à tous les pays africains et même du monde, comme toute société savante qui se respecte. Ce groupe des géographes camerounais auquel sont associés ceux de plusieurs autres nationalités est un potentiel outil serviteur de développement. En effet, les Universités camerounaises ont formé de nombreux géographes des pays limitrophes et particulièrement tchadiens qui sont aujourd’hui à la tête des grandes institutions du Tchad. Elles continuent à en former. Le colloque de la refondation de la géographie camerounaise qui va contribuer à renforcer son utilité, à développer son aptitude à générer d’emplois est ainsi un grand rendez-vous par son importance et le partage connaissance où nous comptons participer massivement.
Bernard Gonne est Professeur titulaire de géographie, Vice-recteur à l’université de Maroua et Vice-président de la Société Camerounaise de Géographie. Selon lui, la Société Camerounaise de Géographie est une société savante qui est également une espèce de réseau de recherche et de diffusion des résultats de la recherche et de l’innovation sur les questions de recherche en géographie en général et sur les questions de développement en particulier. C’est une organisation qui a été mise en place il y a un plus d’un an qui a connu l’adhésion d’un nombre important des géographes de tout bord, enseignants/chercheurs, chercheurs professionnels, étudiants en cycles de recherche.Ces adhésions d’ailleurs continuent au regard des objectifs qui ont été assignés à cette Société savante. Si elle n’existai pas, il fallait bien la créer, donc vaut mieux tard que jamais. Ça a été donc le cas. Cette structure a plusieurs ambitions, mais la plus importante à Mons sens est celle de redonner une visibilité à la géographie qui opère dans le développement. Mais cependant elle n’est pas toujours bien représentée. C’est est la raison pour laquelle cette structure va s’atteler à faire des propositions de refonte du contenu non seulement scientifique de la géographie, mais aussi de la géographie enseignée, de manière à ce que soit effectivement enseignée, la géographie pratiquée. C’est la raison pour laquelle l’idée d’organiser un colloque sur la refondation de la géographie au Cameroun a été salué par plus d’un d’entre nous. Le colloque qui est prévu au mois de novembre va justement voir naître une meilleure façon d’harmoniser les réflexions autour des problématiques de la géographie surtout que la géographie est interpelée à plus d’un titre pour apporter des solutions aux questions concernant les changements climatiques, la gestion durable des ressources naturelles, la planification spatiale, également le désordre urbain, bref sur les questions de la fonctionnalité des espaces de façon générale. Nous pensons que c’est un colloque qui est le bienvenu et c’est une rencontre scientifique des spécialistes dont les résultats peuvent permettre de formuler des recommandations fortes à adresser à qui de droit. Voila en quelques mots ce qu’on peut dire de la Société Camerounaise de Géographie et de la géographie qui se veulent être au service du développement.
KOFFI Brou Emile est Professeur Titulaire de Géographie à l’Université Alassane Ouattara de Bouaké (Côte d’Ivoire), Membre fondateur de réseau « Rubafrique », Directeur du laboratoire Ville Société Territoire, Directeur de la formation de la Chaire UNESCO « Anticipation, Prospective et Territoires durables » de l’UAO, Membre de l’Association des Géographes de Côte d’Ivoire (AGCI). Voici son témoignage : « Je vis l’enthousiasme créé autour de la naissance de la Société Camerounaise de Géographie avec des initiateurs de renoms comme le professeur René Assako Assako et bien d’autres qui font la fierté des géographes africains. Cet instrument au service de la science a le devoir de faire la promotion de la géographique au Cameroun et au-delà des frontières nationales. L’exemple de l’Association des Géographes de Côte d’Ivoire (AGCI), vieille d’une quarantaine d’années qui s’est positionnée comme une tribune de réflexion et de partage d’expériences sur des thématiques de développement du moment, doit inspirer la S. C. G. Des Journées Géographiques, une plate-forme de mise en commun de ces réflexions au bénéfice des pouvoirs publics et des populations, sont organisées chaque deux ans entre universitaires et praticiens de la géographie. La 13ème édition, s’est tenue du 04 au 07 octobre 2022 sous le thème fédérateur : « Migrations irrégulières et développement en Afrique subsaharienne ». Ce rappel pour montrer le rôle que peut, et doit jouer la géographie dans la recherche des solutions aux problèmes qui minent l’Afrique. Bon vent à la Société Camerounaise de Géographie, qui ambitionne de revisiter les fondements de la recherche géographique à travers un colloque ».
Selon Paul Tchawa, Professeur titulaire de géographie, Chef de département de géographie à la Faculté des Arts, Lettres et sciences humaines de l’université de Yaoundé I, Secrétaire Général du Ministère des forêts et de la faine du Cameroun et Vice-président de la SCG, chaque discipline, dans le cadre de son introspection épistémologique questionne son utilité. La Géographie ne pas déroge pas à cet exercice et, après de chaudes empoignades intra-disciplinaires sur la problématique de son objet, encore une question épistémologique, elle a, par son implication et à l’épreuve des faits clarifié la question de son utilité. La solidité du pont entre les problématiques de l’objet et de l’utilité étant établie, la géographie est interpellée dans toutes les circonstances où des enjeux à signature spatiale sont en scène. Ces enjeux spatiaux vont des ressources naturelles aux lieux ou passages stratégiques en passant les infrastructures de toutes sortes. La convoitise et la compétition étant consubstantielle à la nature même des enjeux, les acteurs aux logiques diverses rivalisent d’astuces et de stratégies pour contrôler les enjeux en échappant aux risques se trouvent dans leur sillage. Aujourd’hui, par la force des choses, la géographie est sous les feux de la rampe au regard des défis de l’heure en lien avec les enjeux spatialement circonscrits. Aussi, l’aménagement du territoire, le développement local, la gestion des risques naturels, les impacts environnementaux et sociaux, les énergies renouvelables et depuis peu la prise en compte des changements climatiques sont des questions au cœur du développement, elles sont aussi des questions éminemment géographiques. Dès lors la question de l’utilité de la géographie est-elle toujours d’actualité ?
S.E. El Hadj Issa Tchiroma Bakary, Ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle, est le véritable déclencheur du processus qui a abouti à la création de la Société Camerounaise de Géographie (SCG) et subséquemment l’organisation du Colloque sur la refondation de la géographie au Cameroun et en Afrique, à Yaoundé, du 03 au 05 Novembre 2022. A l’issue de l’audience qu’il a accordée au Professeur René Joly Assako Assako, Président de la SCG et son collègue Esoh Elamé de l’univerité de Padoue en Italie, dit adhérer pleinement au projet. A travers ce département ministériel, c’est l’onction gouvernemental qui a ainsi été gracieusement offerte à la SCG, avec cependant des attentes précises, à savoir : la confection d’une charte des métiers de la géographie et la constitution d’un Ordre Natinal des Géographes. Ce sont les conditions d’un partenariat gagnant-gagnant, entre les milieux universitaires et les milieux socioprofessionnels. En prime de tout cela, le Ministre s’est dit disposé à honorer l’invitation qui lui a été faite, d’avoir à prendre personnellement part au colloque où on va débattre de l’impact et du rôle de la géographie dans la création des emplois dans divers domaines clés de la SND30.
TagsCameroon Geographic Society