Allongé contre les portes d’un garage abandonné, il a disposé les cartons et les sacs plastiques pour s’isoler du froid. Dans la nuit de mars, il se recroqueville sur lui-même et s’endort bercé par les moteurs des voitures. Bien qu’il n’ait jamais dépassé les limites de Fontainebleau, il rêve d’ascension périlleuse au cœur de l’Himalaya. Le matin, dès l’aube un bruit inhabituel le réveille. Un chasse neige évacue la poudreuse blanche qui est tombée toute la nuit sur la ville. Dans le bleu des gyrophares qui écartèlent l’obscurité, il s’imagine alpiniste grimpant la tour Montparnasse.