Serment

Par Vertuchou

Par tes yeux si beaux sous les voiles
De leurs franges de longs cils noirs,
Soleils jumeaux, doubles étoiles,
D’un cœur ardent ardents miroirs ;

Par ton front aux pâleurs d’albâtre,
Que couronnent des cheveux bruns,
Où l’haleine du vent folâtre
Parmi la soie et les parfums ;

Par tes lèvres, fraîche églantine,
Grenade en fleur, riant corail
D’où sort une voix argentine
À travers la nacre et l’émail ;

Par ton sein rétif qui s’agite
Et bat sa prison de satin,
Par ta main étroite et petite,
Par l’éclat vermeil de ton teint ;

Par ton doux accent d’Espagnole,
Par l’aube de tes dix-sept ans,
Je t’aimerai, ma jeune folle,
Un peu plus que toujours, — longtemps !


Théophile Gautier

Partager cet article Repost0 &version; Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous : Vous aimerez aussi : J'aime d'un amour clandestin Une rose blanche Mon cœur s’est-il endormi ? Les pas

Poètes D'hier

« Article précédent Article suivant »