Quatrième de couverture :
Lorsqu’il reçoit la première lettre, Hercule Poirot pressent aussitôt un coup tordu. Non seulement on l’avertit que quelque chose va se passer à Andover le 21 mai, mais surtout, on lui lance un défi ! De fait, un meurtre va être commis à cette date, et près du corps, l’on trouvera un guide A.B.C. des chemins de fer. S’ensuivent un deuxième, puis un troisième crime, l’un commis à Bexhill-sur-Mer, l’autre à Churston. Chaque fois, une lettre a prévenu le fameux détective belge à moustaches, et chaque fois, un guide A.B.C. est découvert sur les lieux. Aucun doute, le meurtrier suit l’ordre alphabétique. Jusqu’où ira-t-il ? La police est persuadée d’avoir affaire à un maniaque, mais les cellules grises d’Hercule Poirot s’agitent furieusement : ce serait trop simple !
Si Agatha Christie a fini par détester le héros qu’elle avait créé, elle n’en a pas moins été créative pour placer Hercule Poirot dans des situations particulières et lui faire mener des enquêtes compliquées. Cette fois, il est mis au défi par un criminel d’arrêter celui-ci dans une série de meurtres alphabétiques : le seul lien entre les meurtres est qu’ils suivent l’alphabet, à la fois dans les lieux et dans les noms des victimes. Celles-ci sont aussi différentes que possible et à chaque fois, une personne de leur entourage pourrait être suspecte : une vieille commerçante harcelée par un mari alcoolique, une jeune femme au fiancé jaloux, un collectionneur peut-être mal entouré… Tout Scotland Yard semble impuissant face au meurtrier, une personne très imbue d’elle-même mais qui réussit à ne jamais se faire remarquer sur les lieux des crimes, et même les intuitions d’Hercule Poirot semblent ne mener nulle part. C’est en réunissant des proches des différentes victimes, pour rassembler le maximum de détails, que la lumière va peu à peu se faire dans le fabuleux cerveau du détective.
Agatha Christie, qui place sans doute dans ses romans tout ce qu’elle a observé chez ses semblables – et quelle fine mouche ! -, a le don de nous mener en bateau, un peu comme ce cher capitaine Hastings qui raconte l’enquête : naïf, chevaleresque, impulsif… mais à côté de la plaque, comme les lecteurs de la reine du crime.
Quel plaisir de lire ou de relire ces intrigues et de goûter à l’humour so british de Dame Christie !
« -Poirot, vous êtes injuste envers miss Grey.
A ma grande surprise, il clignota des yeux.
-Je m’amuse simplement à vous faire monter sur vos grands chevaux, Hastings. Vous êtes toujours le chevalier galant… prêt à voler au secours des demoiselles en détresse… Pourvu – condition essentielle -qu’elles soient jolies. »
« -Sachez, Hastings, qu’il n’est rien de plus dangereux que la conversation pour celui qui veut dissimuler quelque chose. Un vieux philosophe français m’a dit un jour que la conversation est une invention humaine destinée à empêcher l’homme de penser. C’est aussi un moyen infaillible de découvrir ce qu’il cherche à cacher. L’être humain, Hastings, ne sait résister au plaisir de parler de lui, d’exprimer sa personnalité et la conversation lui en offre une occasion unique. »
Agatha CHRISTIE, A.B.C. contre Poirot, traduction de Françoise Brouilot, Le Masque poche, 2018
Petit Bac 2022 – Ligne Agatha Christie – Ponctuation
Challenge British Mysteries 2022