Un programme sportif un peu plus soutenu : gym, footing et natation. Plus de sommeil pendant les siestes et moins de pages tournées. Un oublié, un conseillé, deux achats de dernière minute et un obligé ont constitué ma réserve pour ces vacances 2008.
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L’oublié : “Chagrin d’école” de Daniel PENNAC. Acheté, il y a plus d’un an, jugé décevant par Véronique et par de nombreux afficionados de l’auteur, je ne m’étais pas jeté sur lui comme je l’aurais fait d’un nouvel opus des aventures de la tribu Malaussène. Déjà plombé par une fin d’année 2007 difficile sur fond de déception électorale, je ne m’étais pas senti d’emmener sur les dunes girondines un chagrin, fût-il signé Pennac. Ayant recouvré le moral et un peu de niaque, je me suis dit qu’il était temps de réparer l’injustice faite à Chagrin d’école, bouc émissaire, de ma maurositude et de mon caractère éminament influençable.
Plutôt rassuré et agréablement surpris. J’ai retrouvé dans ce bouquin l’esprit qui m’avait séduit dans “Comme un roman”. Pennac est un ouvreur de possibles. Souvent opposé à une logique de préservation, voire de conservation, il fait sauter les verrous des conventions inutiles pour permettre à nos jeunes de se colleter avec l’essentiel.
Dans les combats incessants qui traversent l’école et qui opposent les démagogues aux élitistes, les pédagogues aux républicains, Daniel Pennac refuse de se laisser enfermer dans un camp ; même s’il égratigne tout de même certaines figures de proue des républicains qui ont peur d’une jeunesse qu’ils ignorent et caricaturent…
Donneur de leçons, Pennac, oui, bien sûr un peu et peut-être même parfois, un peu trop mais dans un monde qui accepte sans tellement regimber que l’Education puisse être considérée au mieux comme un service, au pire comme un produit, l’engagement de Pennac aux côtés de ceux qui ne sont pas des “élèves friandises” témoigne qu’une autre école est possible qui ne soit ni un supermarché ni un sanctuaire.
Monographie d’une trajectoire singulière, de la cancritude douloureuse au professorat et au succès littéraire. Ce bouquin paraît inclassable, ni roman ni essai : un témoignage… J’aime le style de Pennac. J’ai passé un bon moment.