Alors qu’il n’existe pas aujourd’hui de vaccin permettant de protéger les nouveau-nés contre le virus respiratoire syncytial (VRS), cette équipe du Boston Children’s Hospital présente une formulation qui comprend des adjuvants adaptés pour activer l'immunité au début de la vie. Ces premières données d’efficacité, publiées dans la revue Nature Communications, qui mettent en exergue l'action combinée de 2 adjuvants, laissent espérer une future génération de vaccins, contre le VRS mais aussi la grippe et d'autres infections respiratoires.
Le virus respiratoire syncytial (VRS) est la principale cause mondiale de décès chez les enfants de moins de 5 ans et et constitue également une menace chez les personnes âgées. Cependant, il n’existe à ce jour, en dépit de nombreuses recherches en cours, aucun vaccin approuvé contre le VRS. Plusieurs candidats vaccins contre le VRS sont en cours d'essais cliniques de stade avancé chez les adultes.
Un essai de phase III, publié dans le New England journal of Medicine (NEJM) a récemment confirmé l’efficacité d’un candidat vaccin anti-VRS, le nirsevimab : les données suggéraient qu’une injection unique de nirsevimab protège les nourrissons pendant toute la saison du VRS.
Cependant, le développement de vaccins pédiatriques reste un défi, le système immunitaire des enfants étant extrêmement différent de celui des adultes, rappelle l’auteur principal, le Dr Simon van Haren, immunologiste et chercheur dans le cadre du programme Precision Vaccines du Boston Children’s Hospital.
Repenser le vaccin contre le VRS
L’équipe de Boston a souhaité explorer d'autres modes de stimulation du système immunitaire du nouveau-né et a examiné différents récepteurs sur les cellules immunitaires et différentes combinaisons d'adjuvants vaccinaux permettant de renforcer la réponse immunitaire et de rendre la vaccination plus efficace. La même équipe avait déjà rapporté, en 2016, dans le Journal of Immunology qu'une combinaison de 2 adjuvants, stimulant les récepteurs TLR7/8 et Mincle, permettaient des réponses robustes dans les cellules présentatrices d'antigènes des nouveau-nés, essentielles pour relancer les défenses immunitaires cellulaires. Ces adjuvants induisent une forte activation des réponses T-helper de type 1 (« Th1 »). Ces réponses Th1 sont difficiles à stimuler chez les nouveau-nés, mais sont nécessaires pour une défense efficace contre les virus ?
La nouvelle formulation utilise la même combinaison d'adjuvants, un cocktail nommé CAF-08, couplé à une protéine du RSV et conditionnée à l'intérieur de liposomes ou enveloppes de graisse.
- In vitro, des cellules présentatrices d'antigène en culture obtenues à partir de dons de sang de cordon ombilical de nouveau-nés humains, lorsqu’exposées au candidat vaccin CAF-08/RSV, présentent une production accrue de cytokines (molécules de signalisation) par les cellules Th1 ainsi que d'autres indicateurs d'une réponse immunitaire robuste ;
- In vivo, des souris nouveau-nées ayant reçu le candidat vaccin CAF-08/RSV s’avèrent protégées contre une exposition directe au VRS, sans effet indésirable apparent. Le vaccin induit des cellules Th1 et des cellules T CD8+ (également importantes pour la réponse immunitaire cellulaire), qui reconnaissent spécifiquement le VRS. Le vaccin induit également des anticorps neutralisants.
La combinaison et le candidat sont donc prometteurs pour la vaccination des nourrissons non seulement contre le VRS, mais aussi contre la grippe, les coronavirus et d'autres infections virales graves. De prochains tests sur de grands modèles animaux sont déjà programmés, avant de futurs essais cliniques.
Source: Nature Communications 2 Aug, 2022 DOI : 10.1038/s41467-022-31709-2 CAF08 adjuvant enables single dose protection against respiratory syncytial virus infection in murine newborns
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Équipe de rédaction SantélogOct 26, 2022Rédaction Santé log