The BellRays au FESTIVAL CARNAVALOROCK 2022 - Salle de Robien - Saint-Brieuc, le 22 octobre 2022
NoPo - crédit photos: LG téléphone maison'
The BELLRAYS à Carnavalo rock - Samedi 22 Octobre - Salle de Robien Saint-Brieuc
Je connais bien cet endroit qui accueillait quelques concerts dans les années 80-90 dont les précédentes éditions de Carnavalo dès 91.
Cette salle des fête, construite en 1956, s'est modernisée dans les années 90 pour recevoir des artistes de renommée internationale puis des concerts d'Art rock et le festival complet'mandingue et surtout beaucoup d'expositions.
Carnavalo s'était fait une spécialité de plateaux fumants de groupes punks locaux ou moins locaux dans une ambiance débridée.
Ne manquerait-il pas le 'T' devant Robien?
En cette année 2022, le programme du vendredi concentrait plutôt ce style de prédilection (avec notamment les Wampas, Dead Kennedys, Tagada Jones, Johnny Mafia) mais l'affiche s'ouvre de plus en plus à des groupes métal (hier Pogo Car Crash Control et FauxX, ce soir Betraying the Martyrs) et même dansants (Orchestra Baobab, Deluxe).
Ce samedi, Trouz An Noz, presque seul, portait l'étendard punk. Nous les avons vus le jeudi à la salle du Grand Pré de Langueux et ce fu(t)ribond ( cf concert monkey )
Suit Orchestra Baobab qui secoue le cocotier sénégalais et fait se trémousser mais nous arrivons en toute fin de spectacle.
Place aux californiens The BellRays formés dans les 90's qui s'étaient déjà produits, ici même, en 2007.
Réglés comme du papier à musique, ils alignent, sans répit, des morceaux, parfois courts et séparés de 3 secondes de 'blanc' max.
The BellRays? ça ramone un peu punk rock dans la lignée de 'Hey ho let's go' mais à ceci près qu'ils possèdent une machine de guerre au nom de Lisa Kekaula.
Cette dernière, à la voix puissante, amène des intonations (détonations?) soul et concentre toute l'attention par sa personnalité charismatique.
Nicolas me jette 'Elle ne sourit jamais', ben non, en tous cas, pas ce soir, mais elle chante sacrément bien, encore mieux non?
En amuse gueule, 'C'mon' reste une fulgurance d'à peine plus d'une minute.
Dès le second titre 'Mine all mine', sorti sur 'Punk Funk Rock Soul - Vol. 2' (leur charte musicale certainement), en 2018, Bob Vennum, guitariste (qui avait débuté en tant que bassiste), fait preuve d'une forme physique au top par des jumps qu'il reproduira tout au fil du concert.
Ses riffs volcaniques ne cherchent pas la complexité; la rythmique fonce tout droit et la voix, la voix, ouch (comme quoi la touffe de cheveux, c'est important!)
Sur 'I can't hide' (même disque) plus en balade, Bob vient jouer les jolis choeurs auprès de Lisa. Son court solo de guitare, au son très électronique, régale.
Le tambourin, saisi dès les premières minutes, s'accroche au bras de la chanteuse. Elle n'hésite pas à s'en servir à bon escient, on l'entend bien.
Sa voix, soul, ne nous laisse pas seul et insensible. Restant un peu rauque sur des braises ardentes, elle remplit divinement le conduit auditif.
Néanmoins, la communication avec le public ne s'établit pas facilement. Pourtant, ce n'est pas faute d'essayer, la bête de scène désignant le public du doigt avec des 'to you to you'.
'Power to burn' extrait de Black Lightning en 2010, possède une mélodie plus pop (tout est relatif) et des choeurs à l'avenant.
Les textes, eux, appuient fortement sur l'accélérateur de l'amour.
'Living a lie' du même album, très rock, donne une furieuse envie de sauter sur place, on ne s'en prive pas. Les premiers rangs apprécient et bougent ensemble.
Le chant rugit, pareil au cri de la guitare, un délice!
'Everybody get up' (on y est déjà!) continue de parcourir cet enregistrement, de 12 ans d'âge quand même. Le style hyper cohérent, tout en fusion, continue de bouillonner.
L'étendue vocale s'accorde à toutes les félines de votre choix : tigresse, lionne, panthère...
Chacun à leur façon, Lisa et Bob griffent; ils sont faits l'un pour l'autre (oups, trop facile, j'ai pas pu m'en empêcher!).
Lisa, perchée sur ses chaussures ouvertes à (très) haut talons, s'essaie à descendre précautionneusement les premières marches vers le public mais s'interrompt (petit patapon) rapidement, trop risqué.
Ce serait dommage d'arrêter bêtement la tournée!
C'est à elle que revient l'honneur de présenter ses musiciens, elle le fera même 2 fois dans un tourbillon sonique et ... je ne capterai pas (barrière de la langue, bouchons d'oreille ou l'usure des tympans?)
The Bellrays, c'est Lisa et Bob, bassiste et batteur n'arrêtant pas de changer sur scène et pourtant l'osmose perdure.
'Infection' (2008) porte bien son nom, c'est une morsure mais d'abord un rythme rampant et sinueux comme le mouvement d'un alligator. L'animal patiente, à l'affut, avant d'attaquer.
Le rythme s'appuie sur des rebonds torrides sous lesquels la guitare pleure. Aucune chance de résister!
'Junior high' (2019) revient aux basiques. 1 2, 1 2 3 et paf dans le pif, ça boxe (la salle dédiée à ce sport n'est pas loin!)!
'Shake your snake' (2018) le prouve : si ce n'est pas un croco, alors c'est un serpent (venimeux forcément) qui glisse... .
L'ambiance se veut soul et chaude avec des harangues et on pense aux débuts de Ike and Tina Turner. 'Shake' porte bien son nom, tu peux secouer ton popotin!
'Perfect'('Punk Funk Rock Soul - Vol. 2' 2018) se pose sur une rythmique droite où basse et batterie jouent merveilleusement bien la sécurité pour les 2 artistes sur le devant de la scène.
Bob dessine des enluminures autour de la voix féminine orageuse et soutient vaillamment les choeurs.
'Now' (même disque) me fait le grand plaisir d'entendre une intro au rythme chiadé et méchamment prenant.
Intro? Pas seulement, le batteur s'astreint à tenir ses moulins jusqu'au bout et les californiens étirent longuement le morceau.
Les musiciens chantent d'abord ensemble 'We're playing a new song' puis c'est Bob, seul, qui s'y colle.
'Black Lightning' provient toujours du disque phare de 2010. Sur un rythme effréné, la guitare s'en donne à coeur joie.
'Startime', déterré de 2003, nous achève en 1 minute chrono. Fulgurance aussi en sortie... Bob jette l'éponge (oups, désolé j'ai glissé chef!).
Wouah, ça brûle et ça gratte telle une gorgée de whisky râpeux. La prestation s'arrête brutalement avec une impression qu'elle n'a duré qu'un clin d'oeil.
Oui, le répertoire reste millimétré mais quelle énergie rageuse! Ils ont transpiré, nous aussi!
SETLIST
C'mon
Mine all mine
I can't hide
Ball of confusion
Power to burn
Living a lie
Everybody get up
Infection
Junior high
Shake your snake
Perfect
Now
Black Lightning
Startime