Si la plupart des institutions financières se piquent d'innovation et de transformation, leurs velléités se trouvent généralement handicapées par des obstacles en tout genre. Afin de lever ceux qui se dressent dans les phases amont des tentatives de collaboration avec la FinTech, Lloyds Bank déploie un bac à sable, concocté avec NayaOne.
Le problème considéré, bien connu, est commun à l'ensemble du secteur : en dépit de la mise en place de structures dédiées, des engagements des parties prenantes et de toute la volonté du monde, la réalisation d'une première expérimentation avec une jeune pousse attractive – principalement sous la forme d'une preuve de concept (ou « POC » pour son acronyme anglais), destinée à une évaluation préliminaire de l'adéquation d'une solution à un besoin identifié – est encombrée d'inefficacités insoutenables.
Alors que la productivité des démarches d'innovation (non, ce n'est pas un oxymore !) imposerait de savoir rendre un avis en quelques semaines, avec un budget de quelques milliers d'euros, sur chacune des innombrables opportunités qui surgissent en permanence, les lourdeurs de prise de décision et les contraintes opérationnelles font traîner les projets exploratoires sur de longs mois, les coûts s'accumulant d'autant, et limitent de fait la capacité de l'organisation à exploiter tout le potentiel du marché.
Une parade éprouvée à ce risque consiste à implémenter un environnement de test prêt à l'emploi et reproduisant au mieux les conditions désirées pour la validation d'un nouveau service. Idéalement, une startup souhaitant faire la démonstration de sa proposition de valeur, en situation quasi réelle, devrait alors être en mesure d'y installer très rapidement son produit et l'intégrer avec tous les composants nécessaires (simulés, le cas échéant), de manière à démarrer au plus tôt l'analyse de sa pertinence pour l'entreprise.
L'« Innovation Sandbox » présentée par Lloyds reprend donc ce principe, mais dans une variante externalisée. Au lieu de créer et entretenir sa propre plate-forme, la banque a choisi de recourir à celle de NayaOne, en marque blanche, qui possède l'immense avantage de fournir une place de marché accueillant une centaine d'offres pré-connectées ainsi que des jeux de données synthétiques couvrant divers domaines, grâce auxquels les usagers peuvent commencer leurs expérimentations en un tournemain.
Naturellement, tout est flexible et extensible, notamment du côté des partenaires. Dans le cas d'une solution qui ne serait pas encore référencée, par exemple, NayaOne promet une inclusion en quelques jours (en moyenne) – délai infiniment plus court que celui que pourrait envisager une équipe interne –, qui profite en outre directement à l'intéressée car, dès lors, elle est susceptible d'être exposée à tous les clients. Par ailleurs, chaque mise en œuvre est personnalisable afin de favoriser les approches de co-construction.
Le dispositif ne conviendra qu'en tout début de cycle d'innovation, quand la réactivité est primordiale pour effectuer un premier filtrage parmi de nombreux projets candidats. Il atteindra ses limites dès qu'il faudra vérifier la compatibilité avec les exigences spécifiques de l'organisation, qu'elles soient techniques (infrastructure, systèmes existants, bases de données…) ou autres (processus, conformité, sécurité…). Pour appréhender aussi cette étape, avec la même agilité, un bac à sable propriétaire s'avère indispensable. Hélas, le chantier correspondant est beaucoup plus complexe.