Le Baiser Salé
Paris, Ile de France, France
Mardi 11 octobre 2022,19h30
Festival Jazz sur Seine
Olga Amelchenko: saxophone alto, compositions, direction
Charlotte Wassy: chant
Enzo Carniel: piano
Viktor Nyberg: contrebasse
Nicolas Charlier: batterie
Invité
Musina Ebobissé: saxophone ténor
Lectrices attentives, lecteurs exhaustifs, l'amie avec qui j'ai découvert Olga Amelchenko en février 2020 au Sunside, juste avant la suspension des concerts pour cause de confinement, a quitté Paris, en emmenant l'album " Shaping Motions " que je lui avais prêté. J'étais revenu l'écouter seul au Duc des Lombards en janvier 2022. Je reviens l'écouter seul au Baiser Salé, le 3e club de la rue des Lombards, 75001 Paris, France, en octobre 2022. Pour écouter une Dame de cette qualité, il me faut la compagnie d'une Dame de qualité ou de personne.
Duo piano & voix pour commencer. Une ballade. La rythmique démarre. Avec le batteur aux balais. Démarrage assez classique. Au tour du sax de chanter. Olga est toujours aussi inspirée. Le batteur est passé aux baguettes. La rythmique chauffe. Jolie tension entre la voix, la contrebasse et le batteur pour finir en douceur.
Démarrage plus heurté avec un chant plaintif du saxophone alto et de la voix. Contrebasse et batterie sous les baguettes ondulent de partout. L'ombre d' Ornette Coleman plane sur cette intro. Le piano vient ajouter son désordre mais tout reste coordonné. La voix devient un instrument qui répond au sax. Charlotte Wassy chante notes pas des mots. La rythmique chauffe des braises et les Dames sont flamboyantes. Mon voisin de droite assemble son saxophone pour participer à la fête. Dès le deuxième morceau, le groupe a clairement haussé son niveau de jeu. " Incroyable! " s'exclame un spectateur admiratif. C'était " Autumn ill " inspiré du poème de Guillaume Apollinaire " Automne malade " (extrait d' Alcools, 1913) puis un titre qui m'a échappé.
Il me semble que c'est le premier concert où j'entends Olga Amelchenko parler français. Elle se débrouille sans faute avec un charmant accent russe.
" Before the dawn " d'après un poème de Federico Garcia Lorca. Cf vidéo sous cet article. Musina Ebobissé, mon voisin sax ténor, monte sur scène. Batteur aux baguettes. Ambiance douce mais avec de la tension. Avant l'aube pour traduire en français la traduction anglaise d'un poème espagnol. Peut-être " " tirée du recueil " Poeta en Nueva York " (1940). Les deux saxophones se répondent bien. Premier solo de contrebasse bien ponctué par batterie et piano. Très percutant, bondissant même. Viktor Nyberg chante avec sa contrebasse mais moins que Major Holley tout de même. Beau solo de sax ténor sans en faire trop. Avec des silences, des respirations, des virages brusques, bien poussé par la rythmique. Canon de saxophones tout à fait majestueux. Belle montée finale groupée. Fausse fin. Ils m'ont eu. J'ai applaudi trop tôt.
Un poème de Joseph Brodsky, prix Nobel de littérature 1987. Une ballade. Batteur aux balais. Charlotte Wassy commence à chanter " I wish You were here " mais cela n'a rien à voir avec Pink Floyd. Solo de sax alto tendre et nostalgique à souhait. Le pianiste s'y met.
" Our song ". Intro en solo de sax puis le groupe démarre énergiquement. Batteur aux baguettes. Ca pulse bien. Olga Amelchenko arrive à produire un barrissement d'éléphant avec un sax alto. Bel exploit. Grosse tension entre contrebasse, batterie et sax alto. Comme dit Leon Parker, batteur qui fait jouer Olga Amelchenko dans son groupe, " The Girl is Bad! ". Ca devient un peu pop ave la chanteuse et l'efficacité du batteur mais la fantaisie du pianiste est bien Jazz.
Musina Ebobissé sera en concert à Paris, au Baiser Salé, le jeudi 10 novembre 2022 à 21h.