Les perspectives énergétiques des prochains mois ne sont pas bonnes. La crise qui touche maintenant toute l’Europe s’annonce sévère et si, par malheur, l’hiver est rigoureux, les peuples auront l’occasion de mesurer précisément ce qu’intermittent veut dire pour les énergies vertes.
Manifestement, les solutions mises en place jusqu’à présent pour compenser l’arrêt des distributions de gaz et de pétrole russes montrent des faiblesses et accroissent clairement les soucis des citoyens. Cependant, avec plus de 20° de moyenne en France actuellement, il est encore bien trop tôt pour s’inquiéter et le gouvernement sait, encore une fois, comment procéder. Comme souvent en Socialie, si ce qu’on a fait ne marche pas c’est que cela ne tient qu’à une seule raison solide : on n’a pas été assez loin ni assez fort.
La planification écologique continue donc de plus belle, renforcée par les dernières décisions d’un Exécutif totalement hors sol et résolu à absolument tout faire pour aboutir aux objectifs idiots fixés par l’Agenda 2030, quitte à dissoudre le peuple dans l’opération s’il se montrait un peu trop coriace.
C’est ainsi qu’on apprend qu’Emmanuel Macron a décidé, tout seul comme un grand, de sortir la France du Traité sur la charte de l’énergie signé en 1994.
Arguant du fait que cette sortie aurait été “demandé par beaucoup” (“beaucoup” étant l’unité de mesure maintenant officielle de la démocratie, bien plus précise et efficace qu’un référendum ou la pénible utilisation d’une Assemblée nationale dont on d’ailleurs vu récemment toute la vacuité), le chef de l’État va donc retirer la France des accords de ce traité qui visait essentiellement à offrir certaines garanties aux sociétés réalisant des investissements coûteux dans différents domaines énergétiques, notamment les énergies fossiles fort coûteuses en capital, afin de leur éviter les mauvaises surprises liées à des États légiférant directement contre leurs intérêts.
Excellente opportunité pour ce pays de découvrir ce qu’une insécurité juridique supplémentaire peut provoquer à court, moyen et long terme notamment dans le domaine de l’énergie et en particulier celui des énergies fossiles, celui où, précisément, les investissements, outre coûteux, sont les plus problématiques en France et où le retard accumulé ces dernières décennies commence déjà à provoquer quelques soucis : en 2013, De Margerie, alors patron de Total, expliquait à qui voulait l’entendre que les sociétés pétrolière, la sienne en premier, seraient obligées de fermer des raffineries tant les politiques vertes poussaient leurs exploitations vers le mur.
Presque 10 ans plus tard, la France se retrouve dans une situation très délicate (elle importe de plus en plus de diesel raffiné à l’étranger) à laquelle les grèves ajoutent un petit parfum pimenté et on voit mal comment la dernière décision unilatérale de locataire de l’Élysée améliorera la situation.
Parallèlement à ces décisions catastrophique d’un chef de l’État résolument décidé à ruiner nos industries françaises, tout le gouvernement s’emploie lui aussi à ajouter sa patte dans la destruction en cours. Babeth Borne, l’actuelle excuse responsable du gouvernement, nous a ainsi gratifié d’un récent discours dans lequel elle nous a péniblement résumé les 22 (!) différents chantiers qu’elle compte ouvrir pour une transition écologique encore plus verte, écoconsciente, inclusive, partageuse et solidaire (qui est, pour rappel, la fournée de qualificatifs officiels pour “socialisme écolo tous azimuts”).
Se payant aisément de mots creux et d’envolées lyriques parfaitement en accord avec la communicopathie inhérente de Macron et de ses sbires, la Première ministre a donc rappelé que l’objectif du gouvernement était donc, en toute modestie et avec réalisme, de faire plus pour le climat que ce que la France a accompli en trente-deux ans, le climat étant – pour rappel – ce petit truc faible et apeuré que seul le gouvernement français peut aider à revenir dans la norme, la règle et la stabilité.
Certes, l’historique de ces cyclomanes compulsifs permet de conserver un peu d’optimisme tant ils sont généralement nuls à réaliser leurs lubies mais ici, l’ambition est concrètement de réduire d’au moins 55% d’ici 2030 les émissions françaises de gaz à effet de serre, pourtant déjà microscopiques. Autrement dit, il s’agit de couper l’accès à l’énergie encore plus fort et encore plus loin que ce qui fut fait jusqu’à présent. Si vous avez aimé la décroissance pépère de ces douze derniers mois, vous allez adorer l’hiver prochain qui ne sera qu’un avant-goût des hivers suivants qu’on peut sans mal imaginer de plus en plus dépourvus de chauffage.
Or, pour rappel, Macron est farouchement opposé au nucléaire : il suffit pour le comprendre de voir le décalage violent qu’il y a entre ses pipeautades endiablées lorsqu’il évoque la maintenance et le développement de cette énergie en France, et ses actes concrets qui ferment des réacteurs. Pour rappel, la loi qui impose l’arrêt de douze réacteurs supplémentaires d’ici quelques années n’a toujours pas été abrogée, même devant les difficultés actuelles d’EDF…
Dès lors, il convient de comprendre que tout ce qui sera entrepris le sera sans pétrole, sans gaz ni de schiste, ni naturel, sans nucléaire et essentiellement avec des moulins à vent et des panneaux magiques, tous deux intermittents, économiquement catastrophiques et au rendement ridicule. Cela donnera aux 22 chantiers (ou plutôt, 22 zones de carpet bombing gouvernemental si l’on veut regarder la réalité en face) articulés en six thèmes (se déplacer, se loger, se nourrir, produire, consommer et préserver les écosystèmes) tout le loisir d’expérimenter avec la pénurie, le bricolage et l’inévitable pollution qu’entraineront les contournements et les dérives que tous les systèmes collectivistes imposés finissent toujours par produire.
Et c’est le plus beau : en prétendant ainsi lutter contre un dérèglement climatique chimérique et en voulant faire de l’écologie la pierre angulaire de leurs âneries gouvernementales, cette bande de clowns va aboutir exactement à l’effet inverse de celui recherché. C’est une prévision plus qu’une prédiction et elle ne prend aucun risque : si on laisse faire ces manchots destructeurs et à cause de leurs efforts, la France sera dans quelques années plus polluée, plus sale et beaucoup moins verte que ce qu’elle est maintenant.
Si vous trouvez la France polluée actuellement, dites-vous que c’est un paradis à côté de ce qu’elle va devenir sous les coups de boutoirs de ces politiques lamentables.
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