Bruxelles étouffe sous la pollution et les encombrements. On le voit chaque jour, les camions ou camionnettes occupent une place importante et croissante dans la mobilité bruxelloise. En cause, la mobilité des biens. Approvisionner la ville constitue une condition essentielle qui doit être remplie, pour assurer la survie tant ses habitants que de ses entreprises. Peut-on pour autant éviter de l’encombrer ou de la polluer davantage ?
Une double question doit alors être traitée. D’une part, comment faire en sorte que les produits, souvent pondéreux et acheminés de loin, satisfassent les besoins des bruxellois et contribuent aussi à l’activité locale ? En regard, la distribution des biens et produits se doit d’être efficace. Cela suppose une meilleure performance, tant en regard des modes d’acheminement du groupage-dégroupage, du défi dudit « last mile » (dernier kilomètre). De l’autre, comment réduire les nuisances (bilan carbone, bruit, etc.). et plus largement le coût social, énergétique ? Rappelons-le : la pollution de l’air et le bruit sont des facteurs majeurs de bonne santé.
Comment augmenter l’efficacité globale ? Comment s’y prennent des villes européennes exemplaires ? Quelle contribution attendre du recyclage ou plus largement de la transition économique à l’échelle de Bruxelles ? Parmi les solutions avancées, citons les hubs de distribution, dont on parle depuis trente ans sans guère de suites utiles. Devraient-ils être d’initiative privée ou publique ? A tout le moins, les pouvoirs publics devraient en assurer encadrement et régulation.
Pour concilier des ambitions parfois bien opposées Bruxelles doit disposer d’une vision ou d’une stratégie intégrant ces différents aspects. En définitive, la performance de l’écosystème « production locale » et « mobilité » appelle à de nouvelles stratégies. Cela suppose de « sortir des silos », de lier les plans d’action dans différents domaines : les approvisionnements extérieurs souvent lointains ; l’entreposage et la distribution fine et efficace ; l’impact des modes de transport ; la production à courte distance ; la transition circulaire de l’économie et en particulier les chantiers immobiliers qui produisent une large part des déchets urbain.
Il est pour le moins inhabituel, lors d’un même évènement, de traiter ces différents volets : la logistique, le groupage-dégroupage, les modes de transports, la production locale, l’économie circulaire, etc. Dans cet esprit, le séminaire fera dialoguer divers acteurs : ceux liés aux équipements de distribution et à leur planification ; instances et organismes publics au niveau de la Région ; acteurs du recyclage et de l’économie circulaire à dimension locale ; des acteurs de la construction et de la réutilisation des matériaux ; experts et universitaires ; acteurs disposant d’une vision européenne. Le séminaire contribuera ainsi à une stratégie transversale, avec l’objectif d’associer les acteurs pour prendre ensemble en compte les transitions en cours. L’actuelle conjonction de facteurs accentue sans aucun doute la nécessité d’agir.
QUELQUES ÉLÉMENTS DE CONTEXTE BRUXELLOIS
L’attractivité de la mondialisation économique se poursuit, avec son corollaire le transport à longue distance. Cette logique est néanmoins appelée à se modifier au regard de :
- l’évolution géopolitique qui semble de plus en plus être sous l’emprise de la constitution de nouveaux « blocs »;
- le besoin d’assurer la sécurité d’approvisionnement de produits de première nécessité, besoin notamment apparu lors de la crise Covid;
- last but not least, l’enjeux énergétique, climatique et environnemental.
Ces éléments nécessitent un rééquilibrage de la production aux échelles mondiales, européens, nationales, régionales et locales. Ce défi se pose donc de manière aigue au niveau de l’entité bruxelloise, alors que les solutions locales et de circuit court resteront fragiles tant qu’il n’y a pas un minimum d’accords opérationnels avec les acteurs opérant à l’échelle au moins de sa métropole.
On observe également la forte augmentation de l’e-commerce ; celui-ci renforce les besoins en matière de distribution urbaine et de livraison aux particuliers.
Les pratiques des « petits » commerces » évoluent ; ceux-ci doivent fidéliser leur clientèle et mettre en œuvre un suivi des commandes efficace. Les enjeux sont dès lors de :
- livrer le bon produit, en bon état, dans les meilleurs délais souhaités et à un tarif compétitif, voire gratuitement;
- trouver les bonnes solutions en termes de stockage (lieu, niveau, réapprovisionnement…).
MODALITÉS
L’évènement organisé par For Urban Passion comporte deux dimensions. D’une part, une visite de terrain dans les zones stratégiques liées à ce thème. D’autre part un séminaire avec divers acteurs pour aborder de manière opérationnelle les avancées possibles. Ces deux dimensions se tiendront le jeudi 10 novembre 2022.
La visite guidée, de 11h à 12h45
Cette visite d’environ 2h sera coordonnée par Pierre Lemaire, Secrétaire général de FUP. Elle sera proposée en français et en néerlandais. Le parcours comporte ces points d’intérêt :
- Quartier Nord. Dynamiques à l’œuvre : projet ZIN (reconstruction circulaire) ; PAD Parvis Bolivar et Parc Maximilien (groupage/réutilisation de déchets de construction); Plan canal & projets Canal Wharf, Bassin Béco et Village de la construction (zones et espaces pour l’entreprise de production de biens)
- T.I.R. (avenir du centre), Drève Anna Bosch, Brasserie de la Senne (espaces de production); Be- Here, Tivoli-Greenbizz (accueil d’entreprises à circuits court)
- Siège du Port de Bruxelles. Présentation des enjeux de la circularité par Bruxelles Environnement et perspective.brussels.
Le séminaire, de 13h30 à 19h00
La rencontre se déroulera au siège du Port de Bruxelles, selon le programme suivant :
- Introduction. Dialogue en duo entre un représentant de For Urban Passion et un académique : Paul Vermeylen, urbaniste et président FUP et Philippe Lebeau, enseignant et chercheur à la VUB, membre de groupe de recherche MOBI. Ce dialogue sera centré sur le contexte général et pointera pour la Région les évolutions en cours, les obstacles principaux, l’évolution de la chaîne de la valeur dans le secteur.
- Que se passe-t-il ailleurs ? Exposé de type benchmarking par Raffaele Vergnani, expert en logistique au sein du réseau européen POLIS. Il évoquera différentes pratiques exemplaires, par exemple :
- Amsterdam (Voorkeursnet Goederenvervoer)
- Gand (Minder Hinder)
- Londres (Delivery Servicing Plans – ReLondon)
- Dunkerque (Toile industrielle)
- Liège (Ceinture aliment-terre).
- Shifting economy. Quelle stratégie pour Bruxelles ? Exposé » de Thomas Ejzyn, représentant de Bruxelles économie & emploi est sollicité.
- Deux panels seront proposés sur des thèmes liés aux territoires. Chacun a vocation à croiser le 2 regard avec les autres thèmes.
- Premier panel. Mobilité, et planification. Il traitera ces questions :
- Comment améliorer la cohabitation entre transport de biens et vie en ville ? Good Move et stratégie logistique. Organisation de la distribution. Réduction des pollutions, normes pour les véhicules, mobilité hybride, décarbonisation du fret, limitation des nuisances. Problématique du dernier kilomètre.
- Comment organiser une trame spatiale multiscalaire, qui renforce l’efficacité du groupage- dégroupage-livraison ? Rôle des pouvoirs publics. Flux entrée et sortie de la ville. Centres de distribution urbaine et Hubs à échelles régionales et locales. Implantations logistiques dans les nouveaux (grands) projets ; réaffectation de bâtiments, de parkings (COBRACE). Apports du Green deal pour la logistique urbaine.
- Second panel. Ville productive, et secteur de la construction. Il traitera ces questions :
- Quelles activités productrices de biens ? Perspectives pour be.circular ? Circuits courts et dans différents secteurs. Activités productives en matière d’alimentation, d’énergie, d’eau.
- Quel impact ce secteur a-t-il sur la mobilité ? Comment minimiser les nuisances ? Comment inciter à l’économie circulaire dans ce secteur ? be.sustainable et pratiques de recyclage, debcircularité, de frugalité. Mise en œuvre de Renolution ; incitations européennes.
- Premier panel. Mobilité, et planification. Il traitera ces questions :
Chaque des panels a une durée d’une heure trente. Pour chaque panel il y a :
- Exposés de deux intervenants
- Réaction de deux ou trois « témoins »
- Question/réponse
- Intervention conclusive d’un discutant.
Pour chaque panel, l’animateur interroge les deux intervenants, chacun disposant d’un temps de parole de 15 minutes, puis fait réagir les deux ou trois témoins (3 X 10 minutes,) avant de faire circuler la parole entre les participants. Ensuite, le discutant tire les enseignements du panel. L’animateur veillera à mettre l’accent sur les questions transdisciplinaires et stratégique (quelle alliance, comment promouvoir, etc.)
Timing général
Matin : 11h- 12h45 : départ devant la Gare du Nord.
Après-midi : 13h30-19h00
RÉSULTATS
For Urban Passion rédigera en aval de l’évènement un rapport synthétique qui relèvera les aspects stratégiques évoqués, et les modalités de la constitution de nouvelles alliances. Ce rapport sera remis dans les trois mois suivant l’évènement et sera présenté aux commanditaires.