Grimcutty, l'enfer des réseaux // De John Ross. Avec Sara Wolfkind, Shannyn Sossamon et Usman Ally.
Il fallait bien qu'Internet soit lui aussi le héros du cinéma d'horreur. Et pourtant, l'horreur a survécu à tout un tas de choses par rapport à Internet (certains sont même excellents comme les Unfriended). Grimcutty reprend l'histoire d'un meme qui va prendre vie et effrayer des personnages. Jusque là, il y a du potentiel mais le problème c'est que Grimcutty ne prend jamais. John Ross (Don't Watch This, Sunny Family Cult) nous plonge donc dans cet enfer à la saveur d'ennui. Comment ne pas repenser à Slender Man (2019, directement en DVD) quand on voit Grimcutty puisque les deux films sont inspirés d'histoire créées sur Internet sauf que le résultat est bien trop décevant pour réellement faire son effet. Si Grimcutty préfère approfondir son récit et ses personnages contrairement à Slender Man qui se reposait sur un enchaînement douteux de jump-scares, on ne peut pas non plus dire que les personnages soient intéressants.
Le Grimcutty, un mème Internet effrayant, sème la panique chez les parents de la ville, convaincus que leurs enfants se font du mal, et tourmentent les autres. Lorsqu'une version réelle du Grimcutty commence à attaquer Asha Chaudry, ses parents, pensant qu'elle s'automutile dans le cadre d'un défi, confisquent son téléphone. L'adolescente va devoir convaincre ses parents et neutraliser le Grimcutty une bonne fois pour toutes.Sur le papier j'étais intrigué par l'histoire de Grimcutty. Notamment car elle sortait des sentiers battus et pouvait faire une vraie position originale. Pour autant, le croquemitaine des Internet, " Grimcutty ", issu de la paranoïa des parents est sympathique. Visuellement on aurait pu avoir largement pire mais ce n'est pas non plus ce qu'il y a de plus original. On dirait un mélange du dieu de la mort de Death Note avec le corps de Slender Man. Le casting aurait pu rattraper un peu les problèmes du film mais là aussi c'est un véritable désastre. Tout le monde surjoue ou surnage. Il faut attendre la seconde partie du film pour que celui-ci prenne réellement son envol (si l'on peut parler d'envol). Quand une histoire met autant de temps à se dévoiler, on peut rapidement s'ennuyer. Les intrigues ne sont pas plus percutantes et les personnages assez mornes et ennuyeux. La fin quant à elle tombe dans le piège de la surenchère inutile. On ne comprend plus trop le but ultime du récit. On se retrouve donc avec un film bancal et banal, sans grande saveur. Ce mois d'Halloween n'est vraiment pas riche en bons films d'horreur...
Note : 3/10. En bref, un Slender Man plus centré sur les personnages avec un monstre mal fagoté et à l'intrigue foutraque. Dommage.