Quelle banque pour la famille ?

Publié le 22 octobre 2022 par Patriceb @cestpasmonidee
Je profite aujourd'hui du lancement prochain, au Royaume-Uni et au Vietnam, d'une nouvelle banque pour la famille comme d'un prétexte destiné à questionner ce que pourrait être une approche de bien-être financier à l'intention d'un ménage. Une telle ambition est-elle seulement réaliste ou faut-il s'en tenir à quelques composantes basiques ?
Pour Fr33m3n (épelée FRΞΞMΞN, en réalité) comme pour toutes ses consœurs à ce jour, la réponse penche nettement de ce dernier côté. Son objectif prioritaire consiste à fournir des outils élémentaires permettant un pilotage cohérent du budget pour toutes les activités du foyer : compte courant et d'épargne, carte de paiement pour chaque membre, assortis d'une application mobile assurant un suivi en temps réel pour les adultes et un contrôle rapproché pour les enfants, et proposant des contenus éducatifs.
Ces quelques fonctions suffisent certainement à surveiller les mouvements, voire à établir quelques limites (un peu rigides, par exemple sur des catégories de dépenses), mais elles sont encore loin de l'idéal – que je défends depuis longtemps – de l'accompagnement personnalisé seul réellement susceptible d'aider les consommateurs à améliorer leurs comportements… et leur sérénité. A minima, afin d'atteindre cet objectif, il faudrait impérativement ajouter au dispositif une dimension de conseil, proactif et contextuel.
Or, alors que cette évolution (indispensable) paraît déjà complexe quand il s'agit de délivrer un service approprié à un individu, la difficulté croît exponentiellement s'il faut maintenant considérer la famille – avec à la fois ses propres caractéristiques et les spécificités de chacune des personnes qui la composent – comme l'unité de référence sur laquelle doit se décliner la démarche. Pourtant, le concept de bien-être a-t-il un sens s'il n'englobe pas cette perspective élargie, correspondant à la réalité du quotidien ?

Quelle que soit l'organisation bancaire adoptée (recours à des comptes séparés et/ou à un compte joint, notamment), les finances du ménage sont nécessairement interconnectées, les priorités des uns – à travers leurs dépenses, projets, incidents de parcours, habitudes, préférences, contraintes… – impactant potentiellement la situation des autres autant que l'équilibre global. Les analyses réalisées et, encore plus, les recommandations émises doivent donc absolument intégrer cette particularité.
À qui adresser tel ou tel commentaire ou suggestion ? À celle ou celui qui semble plus à même d'y répondre ou bien au groupe, de manière indifférenciée (et stimuler ainsi les conversations), sachant que le cas des enfants porte toujours ses exceptions (de supervision, entre autres) ? Plus subtil, la communication étant infiniment plus percutante quand elle est ajustée à la personnalité de sa cible, les interactions devraient être adaptées à chaque utilisateur, dans leur forme et peut-être dans leur fond.
Traditionnellement, la banque pour la famille se réduit à un simple assemblage de produits, sans la moindre préoccupation pour les vrais besoins à satisfaire. Les trublions de la FinTech (rejoints ensuite par quelques acteurs historiques) ont heureusement introduit une avancée majeure en appréhendant la relation entre parents et enfants dans leurs offres. Dans la grande tendance actuelle vers le bien-être financier, une nouvelle étape reste à franchir afin de concilier les points de vue individuels et collectifs.