Carpette experte

Il a fallu moins de vingt-quatre heures pour voir se réaliser ce que je pressentais hier. Ce matin, sur France-Info, j’ai entendu Pierre Lellouche, expert en politique internationale, déclarer : « Il faut rendre hommage au Président Sarkozy, président de l’Union européenne, d’avoir obtenu ce cessez-le-feu ». En fait, si notre Président s’est entremis entre les belligérants pour définir les termes d’un accord, l’arrêt des combats avait été ordonné unilatéralement par Dimitri Medvedev avant l’arrivée de M. Sarkozy qui, pas plus qu’hier, n’est président de l’Union européenne.
Rappelons à notre expert que, la France exerçant actuellement la Présidence du Conseil européen, c’est notre président qui joue le rôle de Président de cette instance et notre ministre des Affaires étrangères qui préside le Conseil de l’Union européenne. Le fait que certains chefs de gouvernement des états membres, tels la Grande-Bretagne, la Pologne et les États baltes, aient adopté sur ce conflit des positions différentes de la nôtre montre bien que la notion de Président de l’Union européenne est actuellement une fiction. Sur le plan de l'anecdote, remarquons que derrière, son pupitre, M. Sarkozy est incapable de garder ses jambes immobiles et cède au besoin irrépressible de manipuler son téléphone mobile. Quelle classe !
Revenons-en à M. Lellouche. En mars, M. Lellouche, qui avait abandonné le 9° arrondissement de Paris pour se présenter aux élections municipales dans le 8°, s’est vu opposer M. Lebel, maire sortant, avec la bénédiction de l’UMP. Selon Le Canard enchaîné, M. Sarkozy, qui avait omis de se faire inscrire sur les listes électorales du 8°, a réussi à être inscrit après leur clôture grâce à quelques bricolages en mairie sur lesquels M. Lebel a bien voulu fermer les yeux. Un bienfait n’étant jamais perdu, il s’est retrouvé candidat quasi officiel et M. Lellouche a été battu. Aujourd’hui, notre expert en politique internationale s'emploie à lècher la main qui l’a frappé. Un courtisan d’avenir.