Allongée au fond de la piscine, elle attend que la nuit tombe. De temps en temps elle jette un œil à sa montre, juste pour vérifier que le temps ne s’est pas arrêté : l’été, les journées n’en finissent plus. Parfois elle entend les déflagrations de la guerre étouffées par l’eau, comme des explosions qui compteraient pour du beurre. Mais elle sait que sous les bombes, les gens meurent plus vite qu’une tablette de beurre ne fond au soleil ; biologie élémentaire, comme celle qui n’explique pas pourquoi elle est née avec des branchies dans le cou.