Après la carte de crédit et son compte de paiement associé, le règlement fractionné (dont le déploiement effectif prend cependant du retard), Apple ajoute maintenant une corde supplémentaire à son arc bancaire avec une solution d'épargne, concoctée avec son partenaire habituel, Goldman Sachs. Un pas de plus vers une offre complète !
Comme toujours avec la marque à la pomme, l'angle d'attaque retenu pour la mise en avant d'un produit par ailleurs basique s'avère plutôt original. Lorsque les porteurs de l'Apple Card auxquels il s'adresse en exclusivité ouvrent leur compte, les gratifications perçues sur les achats (le « cashback ») sont ainsi automatiquement portées sur celui-ci, leur permettant d'accumuler des intérêts à un taux élevé (supposément), sans aucune restriction ni limitation d'aucune sorte (de disponibilité, notamment).
Le pilotage des économies est logiquement intégré au porte-monnaie mobile d'Apple, qui se transforme donc progressivement en une véritable plate-forme de gestion des finances personnelles. Outre le suivi du solde et des opérations, il autorise le changement d'affectation des primes à tout moment, dans le cas où l'utilisateur souhaite en profiter immédiatement, ainsi que les transferts, d'une part vers la réserve de paiement, par exemple pour une dépense exceptionnelle, et, d'autre part, depuis le compte courant d'approvisionnement, pour les versements volontaires, évidemment encouragés.
Le petit artifice employé pour inciter les clients à mettre de l'argent de côté, en commençant par de petites sommes et en espérant que la progression visible de la cagnotte, constituée sans efforts, engendre des comportements vertueux, rappelle d'autres initiatives, telles que l'épargne des arrondis. La particularité dans la démarche d'Apple est d'en faire une extension transparente de sa palette de services existante, qui lui procure l'avantage inestimable de rendre son adoption parfaitement naturelle.
Avec cette nouveauté, le géant californien poursuit imperturbable son intrusion dans le secteur financier. Et si, dans les premiers temps, ses velléités d'accompagnement du bien-être des consommateurs semblaient artificielles, elles revêtent de plus en plus une réalité incontestable. Voilà qui en fera bientôt un concurrent redoutable pour les acteurs traditionnels, bien que ne développant quasiment aucun produit en propre et concentrant tous ses efforts sur l'expérience utilisateur. C'est aussi une démonstration à méditer…