Entre 1970 et 2018, la taille moyenne des populations de vertébrés sauvages a décliné de 69%...
Selon l’IPV (Indice Planète Vivante), entre 1970 et 2018, la taille moyenne des populations de vertébrés sauvages a décliné de 69%. Ce chiffre est accablant. Autrement dit, en moins d’un demi-siècle, les effectifs de plus de 32 000 populations de mammifères, d’oiseaux, d’amphibiens, de reptiles et de poissons ont chuté des deux tiers !
C’est en Amérique Latine que les populations d’espèces sauvages connaissent le déclin le plus effrayant (94%). L'état des populations d’espèces d’eau douce demeure le plus alarmant, avec une baisse de 83%. Mais aucune région du monde n’est épargnée.
- Dans le parc national de Kahuzi-Biega, en République démocratique du Congo, le nombre de gorilles des plaines orientales a, par exemple, baissé de 80%.
- 50% des coraux d'eau chaude ont déjà disparu, il s’agit là du déclin le plus rapide.
- En trois décennies à peine, le nombre d'éléphants de forêt africains a chuté de plus de 86%.
- Les populations de requins et de raies océaniques ont, elles, diminué de 71% au cours des 50 dernières années.
- La tortue luth, plus grand reptile marin vivant, se raréfie avec une baisse de 60% de ses effectifs en Atlantique Nord-Ouest.
- En France, selon la Liste Rouge des espèces menacées, les populations de rainette verte sont en diminution depuis plusieurs années. On ne dispose pas de statistiques suffisamment précises. Cependant, depuis 1960, plus de la moitié de la surface des zones humides (son habitat naturel) du territoire métropolitain a disparu, ce qui laisse présager de son déclin…
Partout dans le monde, les effectifs d’espèces emblématiques, aussi précieuses qu’indispensables à l’équilibre de nos écosystèmes, sont en chute libre.
Une double urgence mondiale
On parle davantage du changement climatique que de la disparition des espèces sauvages et des habitats, mais ces deux crises sont fortement liées : la dégradation alarmante des milieux naturels les conduit non seulement à perdre leur capacité de stockage mais aussi à émettre, à leur tour, plus de gaz à effet de serre. Par conséquent, une plus grande quantité de dioxyde de carbone pénètre dans l'atmosphère, accélérant le réchauffement du globe…
Si nous ne parvenons pas à limiter la hausse à 1,5 °C, le changement climatique deviendra la principale cause de perte de biodiversité au cours des prochaines décennies. La hausse des températures entraîne déjà des phénomènes de mortalité massive, ainsi que des extinctions d’espèces. Chaque degré supplémentaire devrait accroître ces pertes et leur impact sur les populations.
Nous sommes donc aujourd’hui confrontés à deux urgences, provoquées par l’homme et, intrinsèquement liées : celle du changement climatique et celle de la perte de biodiversité. Toutes deux menacent le bien-être des générations actuelles et futures.Tant que nous n’aurons pas compris que ces deux crises constituent les deux faces d’une même pièce, nous ne parviendrons à résoudre ni l’une, ni l’autre.> Signer l’appel pour mettre fin au déclin des populations d’animaux sauvagesICI
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