L'euro numérique n'est pas encore là, mais il est dans les cartons de l'Union européenne. Via la Banque Centrale Européenne, un projet est en cours. Il a pris naissance au début de la pandémie et poursuit gentiment son développement. On espère son arrivée pour 2026, voire 2027. Car le projet est ambitieux, il prend du temps. Mais les équipes sont motivées et ont déjà bien avancé dans leur réflexion.
Il n'est pas question ici de faire une copie des cryptomonnaies déjà existantes, mais plutôt de proposer une alternatives viable. En effet, les banques centrales veulent effacer les cryptos pour conserver leur monopole sur les moyens de paiement. Comme le souligne le gouverneur de la Banque de France dans une récente interview, les cryptomonnaies ne sont pas de véritables monnaies. Elles sont plutôt des crypto-actifs, donc des actifs.
Les actifs sont fluctuants, perdent de la valeur ou en gagne en fonction de paramètres que l'on ne maîtrise pas et ils font de très mauvais moyens de paiement... Certains ne seront pas convaincus par ces explications, mais il n'en reste pas moins que les autorités veulent encadrer strictement ce type d' " actifs. "
L'euro numérique se construira en opposition à cela, même s'il s'en inspirera. En effet, il sera vraisemblablement décentralisé, et donc construit sur une blockchain. La blockchain permettra d'ailleurs d'offrir une rapidité plus grande dans le traitement des paiements. Les utilisateurs auront donc un avantage à l'utiliser par rapport à ce qui se fait actuellement, c'est-à-dire des virements bancaires.
Mais ce n'est pas parce qu'il y aura une blockchain qu'il faut croire qu'il y aura de l'anonymat. Ceci est balayé d'un revers de la main. En effet, l'Europe souhaite garder une vue sur l'utilisation de son euro numérique pour lutter contre la fraude et le blanchiment d'argent. Si le système actuel permet effectivement à l'Etat de connaître les mouvements financiers sur un compte en banque, l'euro numérique le facilitera grandement.