Lors de ma première écoute, je suis complètement passé à côté. Infinite Window m’a laissé aussi insensible que… eh bien, que tant d’albums que j’ai d’abord entendu, avant de les écouter réellement et qu’ils distillent, petit à petit, leur effet tant escompté sur moi, sur mes émotions, sur mes sentiments. De même que sa pochette ne présage pas du bonheur de ses onze musiques, toutes aussi surprenantes que fascinantes. À la fois simples et délicates, complexes et légères, mais jamais candides ni lointaines.
Kuedo a réalisé un nouvel album somptueux, une sorte de mirage que l’on se plaît à ne pas vouloir vérifier s’il existe vraiment – le mirage ou la réalité de notre vision ? Je m’y perds moi-même. Dans ce désert plein de solitude, les soleils viennent nous éclairer, de jours comme de nuit. Tout le paradoxe est là, comme nous le martèle le final au titre plus qu’antithétique « Never – Para sempre ».
L’univers semblerait tout droit sorti des années 80 mais les sonorités sont bien des années 2020. De même, les références partent effectivement dans tous les sens, toutes les époques : Frank Ocean, The Weeknd et Jlin, mais aussi Tangerine Dream ou Vangelis ! Pour son troisième album en un peu plus de dix ans, le Britannique a conçu une œuvre bien plus courte, mais qui ne demande qu’à être réécoutée afin de nous envahir comme il se doit – et l’on est parfois perdus de ne pas entendre une voix ici ou là surgir dans ce désert terriblement tranquille.
(in Heepro Music, le 14/10/2022)