Alex Max Intosh. Le natif canadien officie au Sou’West Brewery. Ce qui n’est pas a priori un grand restaurant, mais plutôt un snacking de luxe. Risque de ne faire que de la figuration vu le niveau du concours. Meilleure place de l’Australie : 8ème.
Sam Van Houcke. Le « jeune chef rebelle » comme il est surnommé n’est pas un inconnu des concours en Belgique. Il y a fait ses gammes, ce qui en fait un concurrent bien en phase avec le Bocuse d’Or, sachant gérer le stress inhérent à ce type de concours. Sa 10ème place au Bocuse d’Or Europe peut néanmoins être considérée comme une contre-performance.
Ayant dû abandonner en 2021 pour cause de pandémie, Samuel Sirois est impatient de se confronter à l’élite mondiale après quatre années d’attente. Il avait épaulé Laurent Godbout en 2015, terminant 21ème. Le Canada a beaucoup reculé dans le classement ces dernières années, depuis Robert Sulatycky (4ème en 1999, aujourd’hui head coach USA) et Chris Mills (5ème en 2001), on se souvient aussi des satisfecits de 2005 (8ème) et 2007 (7ème), avant que le Bocuse d’Or ne consacre l’ère scandinave. Le professeur de l’Institut de tourisme et de l’hôtellerie du Québec a pris la seconde place qualitative au Bocuse d’Or America. Son coach est le français Gilles Herzog, passé par le Louis XV à Monaco il y a une vingtaine d’années (professeur également à l’ITHQ).
Ari Zuniga : également professeur de cuisine. Peu d’informations à son sujet. Le Chili, dont on ne connaît guère que Rodolfo Guzman à l’international, est encore une petite nation dans le concert mondial.
Le natif de Guandong Nick Lin représentera la Chine en 2023. En 2019 il faisait partie en tant que commis de la Team Canada classée 13ème à Lyon. Nick Lin a été désigné d’office comme tous les candidats asiatiques.
Seconde expérience après 2021 du colombien Carlos Pájaro ancien étudiant de l’Institut Bocuse. En Colombie il dirige un groupe de 90 personnes dont la spécialité est les repas à domicile.
Byeong-Hyen Hwang du Ritz-Carlton Millenia Singapore représentera la Corée du sud.
Il va falloir compter avec le Danois Brian Mark Hanse Bocuse d’or Europe en titre. Parce qu’il est danois, un chef connu pour ses talents artistiques, et très bien entouré. Ce sera le grand favori à Lyon, on y reviendra.
Le repêché Alexander Gureev connaît la musique, mais ne peut se targuer d’être chef d’orchestre vu les moyens limités de l’Estonie. Le balte convoite une 10ème place qui aurait déjà un grand retentissement dans son pays.
Johan Kurkela par contre, peut espérer plus. La première fois qu’on a entendu parler de lui c’était aux Worldskills de Duba¨ï en 2017, où il prit goût aux concours. Si vous n’en êtes pas persuadé regardez un peu ce qu’il nous fit à Budapest, ce n’est pas pour rien qu’il finit devant la France.
La Française Naïs Pirollet est la première femme à représenter son pays, mais il ne faudrait pas que ce soit le seul distinguo, car la France est passée à côté du concours à Budapest l’an dernier. On ne sait pas trop quoi penser de cette jeune femme douée de 24 ans, sortie major de promo de l’Institut Bocuse en 2017, et l’équipe de France est une habituée des hauts et des bas. Hier encore changement de coach pour la seconde fois déjà, cela ne plaide pas pour une préparation sereine dans un concours ou le teamwork a son importance.
Au contraire Bence Dalnoki, le Hongrois, vient au Bocuse d’Or Monde en toute confiance. Second européen chez lui à Budapest il convient toutefois de relativiser car les classements à domicile sont rarement concrétisés au plan mondial. Avec Tamàs Szell en back-office, il y a toutefois du lourd. Les Hongrois sont toujours très motivés !
Etre là, c’est déjà une victoire pour l’Ile Maurice dont le maître d’armes est Kritesh Halkory. Ce sera très intéressant pour son pays de se frotter aux autres nations. Le nouveau-venu mettra son pays sous les projecteurs, c’est gagnant-gagnant pour l’industrie touristique mauricienne.
L’Islandais Sigurjón Bragi Geirsson a fait belle impression lors des qualifs. Son calme est tout nordique. On connaît pour l’instant le thème plateau, qui sera axé sur la lotte de la côte ouest écossaise (estuaire du Moray). Il en est le plus proche et cela peut donc être considéré comme un avantage.
Tomoyuki Ishii est très discret, comme son pays qui ne divulgue rien de la préparation, le Japon travaille toujours en vase clos. Mais il s’est éloigné du podium ces derniers temps. On est en attente du chef qui saura replacer ce pays multi-étoilé parmi le gratin de la cuisine artistique. En plus cette année ils manquent de compétition, la désignation des candidats asiatiques s’étant faite sur le papier.
Le magazine Jeune Afrique qualifie Faiçal Zahraoui de « petit génie de la cuisine marocaine ». Le cuisinier (« je ne suis pas chef, je déteste ce mot« , sic) de 39 ans affirme qu’à 18 ans il détestait cuisiner et ne savait pas faire une omelette et qu’il hésitait entre la plomberie, la menuiserie et la mécanique, avant de prendre gout au métier de restaurateur. Le titre de champion du Maroc au concours des écoles hôtelières consolidera ce choix. La difficulté de ce créatif sera cette fois de cuisiner d’après un modus vivendi réglé par avance et laissant peu de place à l’improvisation.
Marcelo Hisaki : 29 ans, Japonais d’origine, est un self-made man qui a commencé comme plongeur à 15 ans. Détecté à l’âge de 20 ans il est envoyé par la Fondation Turquois à leur antenne de Monaco au Monte Carlo Hôtel où il acquiert les techniques essentielles. Revenu dans son pays à l’âge de 23 ans il créé son restaurant Amores à Tecate, sur la frontière avec les Etats-Unis. Une super cote sur Trip Advisor.
Un sérieux candidat que ce Filip August Bendi qui porte le nom de Creative Developer dans son restaurant d’Oslo. Déjà tout un programme. Commis de Gunnar Hvarnes en 2011 puis sous-chef chez Mathias Dahlgren, c’est un pur produit de cette filiation bocusienne norvégienne. Il a beaucoup bougé. Il est bien entouré. Sauf catastrophe, il sera placé.
William Mordido, Will pour les intimes, philippin d’origine, concourt pour la Nouvelle-Zélande où il n’est pas un inconnu. Il a déjà représenté le pays en remportant en 2012 les Worldskills à Leipzig en Allemagne. New Zealand Chef of the Year en 2014 à l’âge de 22 ans, le néo-zélandais doit hausser son répertoire au niveau du Bocuse d’Or.
Le sous-chef du Ritz de Londres où il fit toute sa carrière, Ian Musgrave, porte les espoirs de la jeune « Bocuse d’Or UK Academy » créée en 2017 dont le but affiché est d’obtenir un jour une place sur le podium du concours. Le Bocuse d’Or gagne en popularité au Royaume-Uni. Musgrave avait terminé à la 8ème place Europe. Il y a encore quelques paliers à franchir.
Mihishan Rashminga Silva du Sri-Lanka n’en est pas encore à espérer tant, son pays a obtenu une wild-card. Ce sera une découverte pour eux.
Toujours là les Suédois. Cette fois avec Jimmi Eriksson, 4ème européen en Hongrie en mars 2022. Jeune chef de l’année 2013, puis Chef de l’année tout court en 2016, c’est l’antichambre de la Team Sweden. Eriksson est le responsable créatif et gastronomique du restaurant de l’Hotel de Ville à Stockholm, en charge des évènements culinaires et banquets de la cité. Forte pression pour bien figurer…
Une bête de concours que ce Christoph Hunziker qui a déjà participé à la finale suisse par quatre fois sur les cinq dernières, la remportant deux fois. Le bernois aura comme objectif de faire oublier la contre-performance de la dernière fois où il ne fit que 16ème. Hop Schwyz !
Jeffrey Hayashi, Team USA, travaille depuis 2016 au restaurant Senia à Honolulu, Hawaï, dont il est originaire. Les Américains veulent la première place et le surdoué Franco Fugel, celle de meilleur commis. Ils n’étaient pas là en 2021. Les deux pratiquent une cuisine inspirée par la nature et le concept « farm to table » du Senia.