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Chine : l’envers des Jeux

Publié le 14 août 2008 par Hmoreigne

images.1218700936.jpg42 milliards de dollars. Ce n’est rien moins que le coût des investissements réalisés en Chine pour les Jeux Olympiques de Pékin. A l’image du faste de la cérémonie d’ouverture les autorités chinoises ont fait le choix d’en mettre plein la vue à l’ensemble de la planète. Une image trompeuse parce que Pékin n’est pas la Chine. Dans le Sichuan, secoué par un terrible tremblement de terre le 12 mai dernier (70 000 morts), les habitants tentent sans moyens et sans aides de reconstruire.

Les olympiades de Pékin devraient en toute logique séduire participants et spectateurs. Tout a été fait en ce sens, sans compter. La facture s’en ressent, trois fois plus élevée que les Jeux d’Athènes (15 milliards de dollars) qui n’avaient pourtant rien de miséreux. Pays de tous les records, la Chine a cette soif de reconnaissance des nouveaux riches. Elle s’offre les olympiades les plus chères de l’histoire. Il ne s’agit pas d’une inflation incontrôlable, les organisateurs des prochains Jeux de Londres en 2012 tablent sur 15,8 milliards de dollars soit un budget beaucoup plus prés des Jeux d’Athènes.

Pour une partie des Chinois, ces Jeux ont un goût amer. Selon Les Echos, le chantier de la reconstruction de la province dévastée du Sichuan nécessiterait de mobiliser 9,3 milliards de dollars. Le problème n’est pas tant celui de la capacité financière du Tigre Chinois dont le PIB flirt avec les 4 000 milliards de dollars que de la répartition des richesses. Le schisme est réel entre la vieille Chine et la Chine moderne. La première regarde passer les trains quand la seconde est dedans.

Mais, la Chine moderne ne présente pas la même servilité. Les tensions sociales s’amplifient rapidement, et le gouvernement oscille entre répression et objectif d’« harmonie sociale ». Préférence a toutefois été donnée au tour de vis. Selon le site contrefeux.com, des dirigeants locaux ont relayé des directives selon lesquelles aucun pétitionnaire ne pourrait se rendre à Pékin ou dans la capitale provinciale pendant le durée des JO, ou encore que toute manifestation de masse durant cette période ferait l’objet d’une répression sévère. Avec un peu trop de zèle. Le 24 juillet dernier, le PCC a été contraint d’adopter deux nouvelles mesures pour limiter la gestion trop brutale des manifestations par les dirigeants locaux.

Source importante du mécontentement populaire, la corruption qui gangrène l’Etat Chinois, à tous les niveaux. Lors du chantier de préparation des Jeux, en 2006, le régime chinois s’était trouvé contraint de faire le ménage à la mairie de Pékin. Un coup de balai qui n’avait pas épargné Liu Zhihua le vice-maire en charge de l’importante enveloppe des grands travaux liés aux JO, destitué du jour au lendemain.

En 2005, l’OCDE chiffrait le coût de la corruption entre 3 et 5% du PIB chinois. Sur 4 000 milliards de dollars,  cela représente beaucoup, beaucoup d’argent. Suffisamment pour que l’OCDE considère qu’elle s’impose désormais comme «une menace sur la légitimité» du régime.


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