La fille qu'on appelle

de Tanguy VielRoman - 160 pages Éditions de minuit - septembre 2021Laura, fille de Max, chauffeur professionnel et boxeur ex-star, se rend un jour dans le bureau du Maire. Sur les conseil de son père, elle va lui demander une faveur : de l’aide pour trouver un logement. Du haut de ses vingt ans, elle ouvre la porte, franchit la porte du bureau, elle est attendue. Elle ne sait pas encore de quoi cette entrevue sera le début.Un roman implacable qui décortique un drame autour d’abus sexuel et de vengeance. Une écriture sans fioriture qui dissèque les faits et les réactions.Extrait :"De ce qu’elle essaya d’expliquer plus tard, elle dira que c’était comme une main géante qui l’a poussée dans le dos, une vague plus haute que les autres qui l’a prise par le bras et l’a soulevée plus haut qu’elle ne l’avait prévu – une vague d’où n’aurait plus surgi cette fois aucune naïade ricanante mais plutôt Némésis en personne venue lui conférer cette force quasi pneumatique par laquelle elle avait eu le sentiment qu’on la déposait là, devant le perron d’un commissariat."Avec délicatesse, Tanguy Viel arrive à décrire la tendresse entre le père Max et sa fille qui revient vivre avec lui à la suite d'une déconvenue professionnelle. Également il est remarquable par la justesse avec laquelle il décrit la manière dont Laura n'a pas pu réagir face à cette agression d'abord feutrée, mais empreinte de pouvoir indiscutable.Extrait :"Vous savez pourquoi la deuxième fois est pire que la première ? Eh bien parce que dans cette fois-là, dans cette deuxième fois, il y a toutes les suivantes."Il y a ce procès où l'on entend Laura revenir sur les événements qui l'ont transformée, et on entend aussi tous ces témoignages récents, ces paroles qu'on attribue au mouvement #MeToo.L'avis de - BiblioFeel