J’ai lu le roman de Kurt Vonnegut il y a longtemps. Lorsque j’en ai eu l’occasion, je suis passé à Dresde parce que ce que dit ce roman a inscrit profondément en moi un souvenir indéfectible. L’auteur, prisonnier de guerre, était enfermé dans l’abattoir de la ville au moment où les bombardements y ont fait 35000 morts et détruit la plupart des bâtiments.
Cet évènement qui marquera toute sa vie Kurt Vonnegut est au centre du livre. Pourtant ce qu’en fait l’auteur est difficile à imaginer : son personnage, Billy Pilgrim, voyage dans le temps. Tous les temps existent simultanément et c’est dans l’abattoir 5 de Dresde que Pilgrim en fait pour la première fois l’expérience. Cela est associé à une intervention extraterrestre : les Tralfamadoriens vont l’enlever pour l’exhiber dans un zoo sur leur planète avec une jeune femme, elle-même enlevée, afin d’en observer les modes de vie et de reproduction.
La Bande dessinée est proche de mes souvenirs de lecture : il faut entrer dans ce temps éternel, immuable. En tournant une page on peut très bien changer d’époque et de lieu. Mais on ne peut exister hors du cadre de sa propre vie : ce que voit ou vit Pilgrim reste entre ses dates de naissance et de mort. Il connaît sa mort mais cela ne peut avoir d’effet sur son existence, sauf que, parfois, il a d’étranges vertiges. Et le lecteur, la lectrice de la bande dessinée aussi.
L’angoisse est bien présente et l’humour ne manque pas, le tout favorisé par les digressions du (des) narrateur(s) et les caractères des personnages.