La situation autour des gazoducs Nord Stream profite avant tout aux États-Unis, qui souhaitent évincer de force leurs concurrents sur le marché européen du gaz. C’est ce qu’a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov dans une interview au quotidien russe Argoumenty i Fakty (Arguments et Faits).
« La réponse à la question de savoir à qui profite un tel développement des événements est évidente. Tout d’abord, les États-Unis et leurs fournisseurs de GNL (gaz naturel liquéfié) cher souhaitent évincer de force les concurrents hors du marché européen du gaz. Je ferai référence au président [russe] Vladimir Poutine, qui, dans son discours du 30 septembre de cette année, a révélé les auteurs du sabotage, en pointant directement du doigt les Américains: « Il est évident pour tous ceux qui en profitent. Celui qui en profite, bien sûr, est celui qui l’a fait », a assuré Lavrov.
Lire aussiUn tribunal allemand inculpe l'ancienne dactylo du camp de concentration nazi Stutthof« Le refus de la Suède et du Danemark d’autoriser la partie russe et l’opérateur du gazoduc à participer à l’enquête sur le sabotage est également révélateur, alors qu’en réponse à la volonté exprimée par les Américains de « s’associer au processus », il n’y a eu aucune objection », a déploré le ministre russe des Affaires étrangères.
Pour rappel, le 26 septembre, des dégâts sans précédent ont été enregistrés après des explosions sur les gazoducs Nord Stream 1 et Nord Stream 2. Suite à cela, les enquêteurs du Service fédéral de sécurité (FSB) de la Fédération de Russie ont ouvert une procédure pénale pour acte de terrorisme international. Les délais de remise en service des gazoducs ne peuvent pas être déterminés pour l’instant. Au moment de l’incident, ils contenaient environ 800 millions de mètres cubes de gaz, ce qui est comparable à trois mois de consommation au Danemark.
Lire aussiLes livraisons d'armes à l'Ukraine font durer le conflit (Lavrov à Blinken)Gazprom a ensuite annoncé que la pression s’était stabilisée et que les fuites de gaz provenant de Nord Stream 1 et de Nord Stream 2 endommagés avaient cessé.