Des muses vagabondes étendent des baumes de couleurs chaudes sur mes blessures afin de m'apprendre à conjuguer les verbes de l'abandon à tous les temps de l'absence, dans toutes les langues de l'espoir. Quand je mourrai, je traverserai pour une dernière fois les paysages qu'elles portent dans leurs ventres ravagés par les curetages expéditifs, les matrices où naissent toutes ces histoires qui m'auront été prêtées. Je savourerai alors, pour une dernière fois, les encres hantées qui coulaient dans leurs gorges fertiles.