Des savants et spécialistes venus de plusieurs pays du monde partagent leurs expériences pour le développement et l’innovation technologique.
Le Colloque africain sur la recherche en informatique (Cari) a 30 ans. Pendant quatre jours (4-7 octobre 2022), les chercheurs vont s’abreuver aux sources des données récentes sur l’évolution technologique dans le monde à travers des communications d’experts venus de plusieurs pays du continent voir au-delà. Si la session précédente, tenue au Sénégal, était virtuelle à cause de la pandémie du coronavirus, le comité d’organisation a mis en branle de nouvelles approches pour plus de contact et d’interactions.
La science des données
Pour cette édition particulière, de par son format (2 pôles ‘’ Cameroun et Tunisie’’ et 3 sites ‘’Tunis-Yaoundé et Dschang’’), plusieurs communications ont été retenues en informatique et en Mathématique : « Comme il y avait deux principales communautés (mathématique et informatique), on a choisi les deux pôles les plus représentés à savoir : le Cameroun en informatique et la Tunisie en mathématiques appliquées », a souligné le président du comité d’organisation, Dr Eric Badouel. Des conférenciers venus de plusieurs pays animent les conférences dans les deux sites du Cameroun notamment à l’université de Dschang et à l’université de Yaoundé 1. Les différentes présentations permettent aux chercheurs d’apprendre les nouvelles techniques, les plus récentes, en matière de machine learning, d’intelligence artificielle, de sciences de données, de mathématiques appliquées aux finances, à l’agriculture, à la cyber-sécurité, à l’urbanisation etc.
Lire aussiMiss Ronde & Belle 2020: Qui pour succéder à Marina Baboga Monegnoko ?Cette édition du Cari coïncide avec le lancement ce jour, à Dschang, de la société savante ASDS (The African society in Digital science), avec son assemblée générale constitutive. Ainsi, le colloque va passer sous l’égide de l’ASDS. Cette conférence va devenir africaine et pilotée scientifiquement au niveau de l’organisation par des chercheurs africains tout en bénéficiant de la collaboration de ses partenaires européens à l’instar de : l’Institut de recherche pour le développement (Ird), le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), le centre international des mathématiques pures et appliquées (Cimpa) etc. « Plus de 20 chercheurs internationaux vont participer à cette assemblée consécutive. C’est une grande première de réunir autant de chercheurs à Dschang. D’autres activités vont se dérouler sur le site de Dschang notamment la grande session entreprise. Elle va nous permettre de faire des conférences avec des applications industrielles mais aussi de valider les nouveaux programmes de Master en gestation au niveau de Dschang notamment le Master en science des données qui est un domaine prisé aujourd’hui », a souligné le chef de département Math-info de l’Université de Dschang, Marcellin Nkenlifack.
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Depuis le lancement du Cari, en 1992 par le Pr Maurice Tchuente, l’impact des travaux est significatif pour la recherche et les retombées dans nos sociétés. Dr Aminou Alidou, chef de département informatique de la faculté des Sciences de l’Université de Yaoundé 1 se dit reconnaissant. « Le Cari a un très grand apport dans notre université en ce sens qu’il est un lieu de rencontre. C’est un colloque qui fait intervenir les chercheurs du domaine, les savants du domaine, les jeunes apprenants du domaine. L’université de Yaoundé 1 est celle qui publie le plus dans ce colloque », se réjouit-il.
La grande célébration des 30 ans du Cari sera l’occasion de rendre hommage à son père fondateur et de poser de nouvelles bases du colloque qui va être porté par l’ASDS. Il sera également question de célébrer la coopération scientifique entre la France et le Cameroun.
Ce rendez-vous biennal est devenu un lieu privilégié de rencontres et d’échanges entre chercheurs et décideurs africains et internationaux de haut niveau dans les domaines de l’informatique et des mathématiques appliquées. Le programme scientifique, qui reflète la richesse et la diversité de la recherche menée sur le continent africain, met un accent particulier sur les travaux susceptibles de contribuer au développement technologique, à la connaissance de l’environnement et à la gestion des ressources naturelles. Les meilleures communications seront sélectionnées pour être publiées dans un numéro spécial de la revue Arima.