Près de 60% n'ont pas voulu des hommes d'affaires et pourtant, ils ont dominé le pointage final. De plus, pas un, mais bien 2 partis ont obtenu davantage de votes que la formation politique qui sera l'opposition officielle. Avec 14% des votes, le PLQ, opposition officielle, aura 21 sièges en chambre parlementaire. Les deux partis avec davantage de votes auront respectivement 11 et 3 sièges au parlement. Ça défie toute logique démocratique.
Le JDM compte mal
Jamais, depuis 1973 (L'élection de Robert Bourrassa, la première fois), donc presque 50 ans, l'écart entre la population et son gouvernement n'aura été aussi dramatiquement important. L'ironie nourrissant le cynisme étant que la CAQ, qui a raflé tout le Québec sauf Montréal, avait promis, dès son premier mandat de modifier le mode de scrutin, qui a lundi montré toutes ses failles. Le parti a même co-signé, un projet de loi.On promet désormais de ne jamais modifier ce scrutin qui les as tant fait gagner. On promet donc de respecter à la lettre, de se désengager de la promesse du premier mandat. Absurdité, sors des lieux svp.
Mais un projet de loi, le projet de loi 39, modifiait le mode de scrutin pour en faire un scrutin dit, proportionnel avec compensation régionale. Si le projet de loi avait été adopté*, la CAQ serait encore gagnante du dernier scrutin. Mais avec 75 sièges. 15 de moins. La débandade (réelle) du PLQ aurait été plus marquée alors qu'on aurait obtenu 16 sièges et non 21. QS aurait eu 14 députés au lieu de 11. Le PQ 10, au lieu de 3. Et l'équipe de l'arriviste Eric Duhaime aurait été la grande gagnante avec 10 sièges aussi.On a dit du vote de lundi, et on ne se trompait pas, que notre système électoral, hérité de la période coloniale et construit pour un système à 2 partis seulement, a révélé ses graves lacunes alors qu'une importante anomalie a fait remporter une majorité écrasante à un parti qui n'était pas désiré de près de 60% de ses citoyens voteurs.
La proposition, rédigée oui, par le gouvernement Legault, en 2019, voulait que l'électeur ait deux votes: Le premier afin d'élire un député dans sa circonscription, le second, pour le parti de son choix, pour ainsi donner 45 sièges de compensation, répartis dans 17 régions à partir d'une liste de candidats qui serait fournie par les partis. Un plan voué à l'échec puisque les partis devaient s'entendre sur cette liste, ce qui était presqu'impossible.
La proportionnelle ne serait pas parfaite non plus, disons-le tout de suite.
Québec Solidaire, le Parti Québécois et le Parti Conservateur, qui ensemble représentaient 43% des votes mais seulement 14 sièges, ont mentionnée dans leurs discours post électoral, que le résultat du vote n'était tristement pas le reflet de la société qui a voté. Le parti Libéral a fermé sa gueule puisque qu'avec seulement 14% du vote, aura 21 sièges et sera, ainsi l'opposition officielle. Le parti bénéficie donc de la structure dysfonctionnelle actuelle. Sa cheffe a galvanisé l'absurde en disant "que si un jour, elle promettait de changer le mode de scrutin, elle se respecterait de le faire" (!?!) pour plus tard plutôt dire qu'elle était contre la réforme. Mais reconnait la distortion. Mercredi, on ne cessait d'interviewer Dominique Anglade, sauvée par un système de vote défaillant. Elle cachait mal l'excitation de sa survie par le déficient système. Legault, chef de la CAQ, roucoule dans la basse cour. Mais ce poulet est extra sauce. Et de la sauce, c'est imbuvable. Cette élection, définitivement fait tache. Peu importe le mode de scutin, certaines régions seraient encore représentées par un même parti. Les nouveaux Newfies sont en Beauce, à Rouyn ou à Trois-Rivières.Si la proportionelle avait existé en 2018, la CAQ aurait aussi gagné, mais avec 12 sièges de moins et aurait perdu sa majorité d'un siège. Le plus grand gagnant aurait été le PQ avec 17 élus au lieu de 10.
En 2014, les Libéraux auraient gouverné avec une majorité timide, héritant de 7 sièges de moins.
En 2012, Ce sont le Libéraux qui auraient gouverné minoritairement et non le PQ qui aurait fait élire 2 sièges de moins que les rouges. La CAQ aurait fait gonfler sa députation de 13 sièges de plus.Et finalement, en 2008, le PLQ n'aurait pas eu sa majorité avec 4 sièges de moins, peu aurait changé pour le PQ et QS, mais l'ADQ aurait pratiquement doublé sa présence en chambre.
Sans être parfait, ça reste quand même beaucoup plus proche de ce que veut le peuple.Le message de la CAQ et de son projet de loi avait été qu'il ne voulait ni perdre le pouvoir, ni le partager.
Maintenant son message est plus clair encore.
Une minorité prendra des décisions pour une majorité.
Ridicule.
*Chiffres de Radio-Canada