Album - Nuela Charles - Nuela Charles
NoPo
NUELA CHARLES 2022
Elle triche la dame mais, au lieu de Manuela Wüthrich, Nuela Charles, en nom de scène, ça sonne mieux non?
Passeport? Plutôt patchwork! Elle se déclare canadienne, suissesse et kényane... et c'est pas tout :
"Musically, living in the Bahamas during my teenage years, it definitely opened up my eyes to different Caribbean musical styles (reggae, soca, dancehall, etc)..."
Elle, parle volontiers du neo-jazz de Jorja Smith, de la soul de Jacob Banks ou de la sensibilité moderne de Frank Ocean.
Musicalement donc, elle parait riche la Wüthrich! Sur ses derniers enregistrements réalisés en 2021, elle se balade entre R&B et soul, entre soul et disco.
Elle appartient au monde et peut-être l'inverse bientôt. Un titre, 'Top of the world', le suggère même.
Nominée plusieurs fois aux Juno awards et choisie pour la musique de séries telles que Jane the Virgin, la jeune femme manque pourtant d'assurance (hésitant même à vivre entre Edmonton et Toronto).
Cap, pas cap? Cette fois, elle passe le cap de l'estime de soi et de l'émancipation.
Et d'ailleurs, la séance photos lui a plu! La pochette la montre, épanouie, dans un blouson de sky aussi noir que ses cheveux longs et c'est sa griffe qui semble signer son nom.
Tête haute et maquillée, elle prend une position chorégraphiée, une main, aux doigts bagués et ongles peints, s'élevant devant sa bouche comme pour souffler des bisous.
Eponyme, cet album ne signifie pas un début mais un nouveau départ, après 10 ans de carrière :
2012 Aware
2016 The Grand Hustle
2018 Distant Danger
2019 Melt
2021 Blissful Madness EP
2022 Nuela Charles
'Alive', aux effluves 70's, propage des ondes qui parcourent l'échine jusqu'au moindre recoin de la moelle épinière.
La guitare, dans un écrin de clavier, gratte dans le sens inverse du poil qui se dresse. Les caisses sonnent clairement et la plus grosse, profondément alors que la basse dessine une trame musicale émouvante.
Le balancement rythmique saisit tout le corps et on fermerait bien les yeux. Faut pas se gêner, let's dance! La voix satinée de Nuela s'insère, comme un instrument, dans les arrangements.
Passé le milieu du morceau, des choeurs viennent enrichir l'espace musical et les vocaux rayonnent littéralement jusqu'à l'âme.
L'alternance sobre, grosse caisse / caisse claire, frappe fort à l'entrée de 'Heavy'. Les handclaps et le piano, grave, impulsent un genre R&B chaud d'autant que le chant cajole.
Des voix féminines se cachent d'abord en fin de phrase puis un timbre masculin accompagne avant qu'un choeur ne vienne répondre, pareil à une troupe d'anges.
Les lignes vocales, en parallèle ou (ouhouh) ensemble, frôlent le gospel et font frissonner le coeur (et pourquoi pas?).
3 interludes dispersent une ritournelle puis quelques bribes de conversations dans un piano bar, filtrés sur une fréquence radio grandes ondes.
Yeaheah, quelle basse rebondissante sur 'Save me'! Des handclaps cadencent avec une batterie, parfois décalée, presqu'en vacances. Une cuica brésilienne fait vibrer le cri d'un homme singe.
Le synthé donne une couleur funky sur l'épaisse basse sensuelle. Quand les voix se rassemblent, on a vite envie de les rejoindre. Sauve-moi, je suis enfermé dans ce tube!
Putain, cette basse slappée rentre dedans... directement dans la poitrine et descend jusqu'aux tripes, provoquant un déhanchement incontrôlable.
Un truc attrape juste une corde de la guitare et s'y accroche pour nous faire décoller.
La voix rampe puis glisse sur un tapis de synthé soyeux. Cette soul, à la sauce SADE, s'épaissit avec des choeurs rutilants qui se pâment.
'Worthy' vaut le coup d'oreille, un hit à coup sûr!
La répétition d'un doigt sur une touche du piano et la voix qui minaude, remplie d'assurance en fin de phrasé... ça me rappelle quelque-chose... une amie de Winehouse non?
Un souffle de Kandle aussi Le rythme déclenche une pulsation vitale. Des anges continuent de répondre à la voix suave de Nuela.
'Don't Get It' déroule une simili B O de James Bond où l'interprète vous en met plein les esgourdes alors que la Bond girl vous en met plein la vue.
Disco jusqu'au bout du pied qu'il soit sur la grosse caisse métronomique ou sur le parquet ciré, 'Top of the world' invite à la danse. Quel groove imparable!
Le clip voit Nuela essayant des vêtements, tous plus flashy les uns que les autres... des couleurs qu'on trouve, en particulier, sur le clavier du refrain en accélération progressive, faisant bégayer la basse et pépier une guitare aérienne.
Le final laisse skier les bonnes ondes sur des voies ralenties.
'Awakening' ou feelgood, un bon docteur s'occupe de vous! Dans une vidéo évocatrice, Nuela passe, sous un néon, de l'obscurité à la lumière, du voile au dévoilé. Une conclusion en forme de prise de conscience...
Ce réveil, en douceur, s'exprime dans une guedra moderne aux gestes gracieux. Les percussions agissent, légèrement ou profondément, dominées par une guitare cristalline et réverbérée.
L'artiste explique : "It's is about letting your inner light shine... I began writing it, the overall feel was very different. It was more downtempo, and chill...'.
Nuela lâche ce dernier mot (chill) incarnant, avec pertinence, l'ambiance cool de ce disque tellement élégant.
Si vous êtes encore stressés à la fin de cette écoute, on ne peut plus rien pour vous...
Tracklisting
1. Alive
2. Heavy
3. Mountains (Interlude)
4. Save Me
5. Worthy
6. Voices (Interlude)
7. Don't Get It
8. Top of the World
9. Only One You (Interlude)
10. Awakening
All songs written by Manuela Wuthrich (SOCAN) & Matt Parad (BMI)
- except track 4 by Manuela Wuthrich, Robyn Dell'Unto (SOCAN) & Matt Parad(BMI)
- except track 3,5,6,9 by Manuela Wuthrich (SOCAN)
- except track 8 by Manuela Wuthrich, Breagh MacKinnon (SOCAN) & Matt Parad(BMI)
Produced by Matt Parad'(Selah Sue, Will Joseph Cook) and Nuela Charles
Recorded at Chez Parad Studio, Los Angeles, CA, USA, & NC Studio, Toronto, Canada
Lead vocals engineered by Matt Parad at Chez Parad Studio, Los Angeles, CA, USA
Backing vocals produced and engineered by Nuela Charles at NC Studio, Toronto, Canada
Mixed by Matt Parad
Mastered by João Carvalho Mastering