Nous en avons un exemple avec l’exposition de Claude Cauquil, Martinique 1920-2020, Bribes de mémoire aux Archives Territoriales de Martinique. Pourquoi ne pas alors s’interroger pour savoir si ce genre a été fortement représenté avant l’ère moderne dans la Caraïbe ? Quels ont été les écarts entre la peinture d’histoire caribéenne du XIXe siècle et les normes de la peinture d’histoire académique européenne ? Comment l’évocation de l’histoire a- t – elle évolué à l’heure des installations et des vidéos contemporaines ? Sont – ils nombreux les plasticiens de la Caraïbe d’aujourd’hui qui se consacrent à la représentation ou l’évocation de l’Histoire ? Quelles sont les particularités de la peinture d’histoire caribéenne contemporaine ?
Traditionnellement considérée comme la forme la plus élevée de la peinture occidentale à l’heure des normes académiques, la peinture d’histoire émerge à la Renaissance pour connaître son apogée du XVII au XIXe siècle, avant d’être rejetée vers la fin du XIXe siècle par les mouvements d’avant-garde. C’est un genre défini avant tout par son sujet. Les peintures d’histoire dépeignent généralement un moment particulier dans une histoire narrative. C’est un moment dans un récit. Ce sont généralement des tableaux de grand format avec une concentration de quelques personnages principaux que l’on peut nommer parmi d’autres personnages mineurs. Un soin particulier est apporté aux accessoires, aux détails des vêtements ou objets liés au sujet à traiter.
Peint -on l’histoire aujourd’hui en Caraïbe et comment renouvelle – t – on ce genre parfois obsolète aux yeux de certains ? La diversité des styles picturaux ne manquera pas d’appeler l’attention, de la peinture naïve haïtienne à la figuration critique d’Hervé Télémaque en passant par le réalisme merveilleux d’Edouard Duval Carrié ou par le style syncrétique de Claude Cauquil associant le contraste des couleurs simultanées et des valeurs à la fragmentation des surfaces. L’installation et la vidéo prennent – elles véritablement le relais ou pas ? Par ailleurs comment ne pas noter les tonalités différentes des œuvres, du réalisme au parti pris ironique et critique des œuvres cubaines ?
Pour structurer le propos, trois catégories sont suggérées : l’évocation d’évènements remarquables et datables puis les portraits de personnages historiques et enfin l’allusion à une période marquée par un contexte social et politique
C’est aussi une opportunité pour le blog de l’Aica Caraïbe du Sud de remplir sa mission de trait-d’union entre les critiques de la Caraïbe ou d’ailleurs et de devenir pleinement un espace d’échanges.
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