Visant à réduire, voire éliminer, les défauts désormais bien connus des scores de crédit traditionnels – ils sont opaques, peu fiables et biaisés, se focalisent sur un axe unique, manquent de fraîcheur… –, VeraScore commercialise, à l'instar de tant de ses consœurs, un nouveau système d'évaluation qui capitalise sur les capacités technologiques modernes pour capter et analyser en temps réel des données diverses et variées – historique des transactions bancaires (naturellement), salaires, encours d'emprunts…
Derrière cette promesse en passe de devenir banale, le premier point saillant de l'offre ressort dans son slogan : il est ici question d'un score de santé financière. Au-delà de la mode qu'elle suscite actuellement, la notion est fondamentale pour deux raisons. D'une part, elle souligne la possibilité d'une utilisation dans toutes sortes d'applications en dehors de la seule mesure de risque sur un crédit (elle pourrait par exemple être exploitée afin de procurer une assistance personnalisée dans l'univers des services publics).
Par ailleurs, elle montre très clairement son avantage décisif par rapport aux anciennes pratiques qui se contentaient de généraliser les observations du passé sur des problématiques de crédit. Face à un dispositif aussi étroit et fermé, il paraît évident qu'une compréhension intime du comportement général de l'individu avec son argent fournit une base infiniment meilleure pour la prise une décision. A minima, cette élargissement du socle de connaissance du client constitue un puissant facteur d'inclusion et d'équité.
Un deuxième argument mis en exergue par VeraCode, que je ne crois pas avoir été évoqué antérieurement, touche à la transparence. Non pas que ses algorithmes (d'intelligence artificielle, bien sûr) soient publics mais dans le sens d'un alignement direct et quasiment immédiat entre la note produite et les actes du quotidien. Cela signifie, en particulier, que le demandeur d'un prêt a entre les mains les moyens de corriger sa situation, et obtenir de meilleures conditions ou simplement voir son dossier accepté.
Il est vrai que certains outils de suivi du score de crédit proposent maintenant à leurs utilisateurs des conseils et des recommandations concrètes pour améliorer leur position, ce que, à l'inverse, VeraScore ne semble pas intégrer formellement à son catalogue, pour l'instant. Cependant la différence réside dans la visibilité d'un processus traitant des données brutes en comparaison de celui qui est alimenté par des voies mystérieuses, dans des délais inconnus et avec des paramètres impénétrables.
En conclusion, à travers ces petits ajustements de présentation et de sémantique apparemment anodins, la startup ne se contente pas de soigner sa spécificité dans un marché concurrentiel. Elle rappelle aussi la nécessité de changer radicalement d'état d'esprit, au moins dans le contexte du crédit pour ce qui la concerne : afin d'offrir un service de qualité, la priorité est à la connaissance des clients et celle qu'éclaire un score de crédit classique est totalement insuffisante au vu des possibilités d'aujourd'hui.