Je suis tombée l’autre jour sur un article du Monde Ma vie sans Internet (le monde.fr, 4 juillet 2008).
L’auteur Hubert Prolongeau explique qu’”Internet a rempli nos vies”. Ils seraient même 8 % les internautes “cyberdépendants”
Comment faire quand on est coupé du net ?
Certains sont complétement perdus. A la frustration s’ajoutent de réelles complications du quotidien : acheter un billet de train par exemple. Sans Internet, il faut aller dans une agence, parfois loin de chez soi.
Et puis il y a une réelle fracture numérique : certains petits villages ruraux n’ont pas l’ADSL voire pas de connexion, sans compter la fracture entre générations.
A l’école, les profs envoient de plus en plus les élèves faire des recherches sur le net. Ceux qui ne l’ont pas sont aussi souvent ceux qui ont des problèmes sociaux…
Dans la recherche d’emplois aussi Internet devient un outil indispensable : “Avec le temps, les personnes en recherche d’emploi qui n’ont pas accès à Internet se trouveront de plus en plus pénalisées, estime Régis Bigot, du Credoc.
“Et pourtant, certains choisissent de ne plus utiliser l’Internet, ou de s’en désintoxiquer”, explique Hubert Prolongeau.
Ce qui m’a le plus interpellé dans cet article, ce sont justement ces internautes-là, ceux qui ont décidé de refuser Internet et qui semblent redécouvrir la vie Les réactions des internautes sont aussi instructives, voire hallucinantes.
Je passe énormément de temps sur la toile. Il faut dire que le web fait partie de mon environnement de travail. Hors travail, je dois passer une dizaine d’heures par semaine derrière l’ordi. Et pourtant je ne me considère pas comme une droguée du web, pardon, une cyberdépendante.
Je suis capable d’éteindre l’écran, d’aller me balader, de jouer avec ma fille, de jardiner, de lire un bon bouquin, d’avoir mille autres occupations dans la “vraie” vie. Mais je ne pourrais pas me passer du net pour autant. C’est ma source d’information, de distraction, d’échange avec ma famille, de connexion avec le monde.
Le web est un formidable outil d’ouverture sur le monde, d’enrichissement intellectuel, de réflexion, d’échange, de communication.Refuser Internet, c’est se couper qu’on le veuille ou non d’une partie du monde, se couper de son temps.
La richesse intérieure dont parlent certains se construit aussi par rapport aux autres, par rapport au monde.
Refuser Internet de peur de ne pas arriver à “décrocher”, c’est être incapable d’excercer son libre arbitre.
Quant à ceux qui ont décidé de tourner le dos au progrès, ils ont raison : oui, on peut vivre sans Internet. Il y a des distractions ailleurs, on peut s’informer autrement, on peut envoyer des photos à sa famille par la bonne vieille méthode du tirage papier et de la lettre postée, patienter une heure devant son poste de télé pour connaître la météo du lendemain ou prendre sa voiture le bus
pour aller retirer un document administratif téléchargeable en trois minutes sur la toile.Mais la vie sans Internet est devenue juste un peu plus compliquée. Car le net permet aussi de gagner du temps… pour profiter encore plus de la “vraie” vie.