Danger start up ?

Publié le 27 septembre 2022 par Christophefaurie

C'est curieux à quel point le monde change vite. 

J'ai passé quasiment toute ma vie à accompagner des entrepreneurs. (J'ai un rôle bizarre. J'appartiens à l'équipe de départ, tout en voulant m'en extraire le plus vite possible. Par nature, je suis un "donneur d'aide" !)

Au début, il semblait illusoire de chercher de l'argent. Puis, il y a eu les "start up". Trouver des fonds est devenu possible, mais uniquement pour les bateleurs virtuoses. 

Dernièrement, j'ai découvert que des projets fort modestes, eu égard à ce à quoi j'étais habitué, parvenaient à lever des sommes qui, hier encore, auraient semblé colossales (de un à plusieurs millions d'euros, en partie en dette). 

Il y a de nouveaux outils d'investissement, comme l'investissement participatif, qui donne de très bons résultats. (Autre illustration de la vitesse du changement : j'ai donné un coup de main, il y a vingt ans, à un des premiers projets de ce type : ce fut un flop !) Il y a aussi la BPI, qui a un effet d'accélération stupéfiant. A tel point que je me demande s'il n'y a pas qu'en France que puisse exister une BPI.

Mais, surtout : phénomène de société ? Tout le monde est devenu entrepreneur, tout le monde est investisseur ? 

Cela pose d'ailleurs des problèmes nouveaux. Car la start up se retrouve bien vite à la fois sans argent et sans revenus. Que faire ? C'est la traversée du désert. Cette fois-ci, il faut de gros investisseurs, mais il demandent des résultats probants pour risquer leur argent. "Je meurs de soif à côté de la fontaine", aurait dit François Villon. 

Nouveau rebondissement. Lorsque l'on gratte un peu, on constate que beaucoup de start up on des compétences dont elles n'ont pas conscience, et qu'elles ne savent pas monétiser. Au fond, elles n'auraient peut-être pas besoin d'investisseurs ! Seulement, elles ont acquis le réflexe "start up". 

Leçon de changement ? Nous obéissons d'abord aux modes sociales, avant que notre esprit ne se remette en marche ?