Une question, une seule : quels sont les bureaucrates bruxellois qui avec des réflexes d'un autre temps et d'autres régimes estiment que le public n'a pas à connaître ce qui se passe dans des lieux publics ? ... Vieille conception de la censure dans une institution qui démocratie qui devrait être un modèle de « transparence ». Gêne devant une anomalie que l'on souhaite garder secrète soit pour ne pas donner des arguments aux adversaires de Strasbourg dans ce que l'on appelle la « bataille du siège » soit ...pour en donner ? Du coup, un incident sans gravité devient une « affaire »... Et les procès d'arrière-pensées alimentés par des suspicions en tous genres se multiplient.
Les faits : Une partie (10% de la surface) du faux plafond de l'hémicycle strasbourgeois du Parlement européen s'effondre. le 7 août denier Rien de grave ; personne n'était dans la salle. Pas d'explication évidente sinon une malfaçon éventuelle dan la construction ou, ce qui est plus vraisemblable, dans le stravaux complémentaires qui sont faits régulièrement.
Les gardiens s'alarment, les pompiers interviennent, une enquête de sécurité est ouverte, les dispositions sont prises pour que les dégâts soient rapidement réparés et la sécurité restaurée afin que la prochaine session puisse se dérouler comme prévu et que les visiteurs puissent tirer parti de leur visite.
Bêtise bureaucratique : « Bruxelles » , comme on dit (à tort) chaque fois que les compétences et les responsabilités au sein de la « machinerie » communautaire ne sont pas ou mal définies, « Bruxelles » donc, ordonne le « back out », l'omerta, la loi du silence, le mutisme. Pas d'information à la presse. Et un strict minimum de renseignements aux autorités locales et nationales. Le PE est chez lui, dans ses immeubles et ses meubles. Vie privée, pas vie publique...
Mais tout finit par se savoir. Et se voir. Inquiète et soucieuse de respecter le public sans embarrasser l'administration muette du PE, la Ville (qui n'est plus concernée directement par ce qui peut se passer dans des immeubles dont elle n'est plus propriétaire) signale qu'elle est prête à faciliter au maximum les travaux qui s'imposent dans des temps courts (la prochaine session commence le 6 septembre) à la suite de l'incident. Et Joseph Pasquier, fouineur professionnel de talent qui ouvre un site d'infos en images prises sur le vif dans la région strasbourgeoise, diffuse une séquence visiblement filmée par un téléphone portable ! Un tube sur YouTube ! Bien joué.
Bravo Joseph ; un bon scoop. Non seulement sur le faux plafond mais aussi (en hors cadre) sur les faux culs qui dénoncent la censure en Chine et ailleurs mais font de la rétention d'information un mode de communication.
Il a fallu attendre Joseph Pasquier, le Net et la reprise de l'info par des journaux (les dna et l'Alsace) pour que, enfin, une semaine après l'incident (qui s'est déroulé le 7 août) les services du parlement européen concernés le plus directement puissent (enfin) publier un communiqué de presse, informer le public et (par ricochet) les europarlemantaires. C'est beau la « transparence »... « démocratique », le respect des citoyens, le droit d'être informé.
Kafka et de Courteline bien vivants. La dimension européenne existe dans tous les domaines, y compris dans ceux, nombreux, de la bêtise.
Daniel RIOT
Le communiqué du PE publié hier
« Jeudi 7 août 2008, une partie relativement importante du plafond de l'Hémicycle (environ 10% de la surface totale du faux-plafond) s'est effondrée, entraînant des dégâts matériels importants, des matériaux de construction ayant chuté dans l'enceinte de l'Hémicycle. L'incident n'a causé aucun dommage corporel.
Suite à la fermeture immédiate de l'ensemble du périmètre direct de l'Hémicycle, les services responsables du Parlement, en coopération rapprochée avec les autorités françaises locales, ainsi qu'un groupe d'experts externes, ont entamé une évaluation urgente de la situation.
A ce stade, les causes de l'effondrement ne sont pas connues. Une étude externe est actuellement en cours et vise à déterminer les causes de l'incident.
De plus, les aspects liés à la sécurité de l'Hémicycle d'une part et à la bonne conduite technique des travaux en plénière d'autre part sont examinés avec la plus grande des précautions.
Dans le même temps, les travaux de réparation nécessaires de l'Hémicycle ont débuté dans le but d'assurer une reprise des activités parlementaires lors de la prochaine session de septembre à Strasbourg, comme prévu, à condition que la sécurité et le bon fonctionnement technique de l'ensemble de l'Hémicycle soient impérativement garantis. »
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