"nous sommes un peuple
aux colonnes de vent
aux portes estuaires
aux rires de pluie
aux chants d’outre-terre
aux vertèbres de plomb
au masque mortuaire
aux lampes d’argile
aux barrières de feu
aux cris crépusculaires
aux ongles noueux"Paol Keineg
"Dans les contes de nos pères on parlait d'ogres :
Des ogres terrifiants, mangeurs d'hommes.
L'histoire parle d'espèces de fauves au fond
Des forêts : des mangeurs d'hommes.
Quelle horreur et quel dégoût d'y penser.
Cependant, parmi nous, tout près,
il en est qui dévorent les autres. Tout crus, oui.
Des ogres qui sucent le sang jusqu'à la dernière goutte.
- Je ne peux pas croire qu'il existe parmi nous
Des gens aussi cruels, aussi lâches ;
Il faut que ce soient des insensés.
- Non, aveugles ! Oh, ils ont l'œil vif, mais
L'esprit obscurci, ou plutôt le cœur.
Ils ne voient pas comme la vie des autres est difficile
Et ils attaquent, griffent, rongent, écorchent
L'autre jusqu'au dernier sou.
Et toi, travaille si tu veux, jour et nuit, sans cesse
Comme une bête de somme. Pire.
Dimanches, fêtes, chaque jour sans répit,
Jusqu'au cimetière.
Eux par contre se promènent, roulent, font aller
l'éclair de leurs voitures de-ci, de-là,
ils courent après leur plaisir : les ogres.
Et toi, mon pauvre... Gare à toi si tu te trouves
sur leur route avec ta vieille carriole ou
ta vieille jument...
Prends garde !
On t'aplatira comme un œuf, comme un
champignon !
Tu vois bien que toute la route
est à eux...
Avec un peu de chance, pourtant, tu pourras
passer sous une bordée d'injures.
En français, bien sûr. Ça, c'est une langue civilisée." Paol Keineg
sont les poèmes
ils ne connaissent
comme les bouteilles à la mer
que le pont
le cœur d'où ils sont tombés. "Yvon Le Men
pour border de sable l'horizon
pour colorer mes yeux de ses vagues
et couronner mon front de ses algues
J'ai des landes farouches dans la tête
J'ai des vents parfumés dans l'oreille
Le ressac palpite dans mon coeur
J'ai des huîtres et du vin dans ma bouche..."Gilles Servat
"Je n’aime pas
qu’il y ait en moi
ces espèces de brouillards
qui empiètent sur mon domaine
et ne me laissent pas voir
où je suis, où j’en suis.
Alors j’attaque, je ramasse
tout ce qu’au-dedans je trouve
et tout ce qu’au-dehors j’arrache
Comme clarté ou moyen d’en faire naître.
Dans ce dehors,
les mots percent.
Les mots sont des épées
contre les ventres des brouillards."Eugène Guillevic
" ..Car la Bretagne n'a d'existence que par l'idée que les bretons s'en font."Milig ar Skanv (Glenmor)
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Découvert chez: "Pour 15 minutes d'amour":
et en bonux:
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spécial copinage (Laurent and Co):pour la 30em: