J'ai publié un billet qui a eu un étonnant succès. On y entend parler l'entrepreneur vendéen de ce qui est sa valeur essentielle : le travail.
Ce succès s'explique peut-être ainsi : la "valeur travail" serait le sujet du moment. Je lis d'un côté que la "valeur travail" est tout le programme du Parti communiste et, de l'autre, que je ne sais quelle illustre inconnue dit que "la valeur travail est de droite" (i.e. c'est un mal).
Cette "valeur travail" éclairerait-elle les changements qu'a subis notre pays ?
Récemment ce blog a analysé des études concernant la disparition de l'industrie, comme programme de gouvernement, et le poids extraordinaire que représente le régime des inactifs en France.
Cela semble s'expliquer si l'on prend le terme "industrie" au sens "industrieux" de la fourmi, c'est-à-dire "valeur travail". Ce programme visait à éradiquer les fourmis.
Auparavant, il a traité d'un livre qui parlait de nos élites (L'oligarchie des incapables). Elles considèreraient qu'elles doivent leurs privilèges à leur travail (diplômes), et que nous sommes des paresseux.
On pourrait voir dans ces avatars de la "valeur travail" une de ces manifestations de la complexité qu'aime tant ce blog, mais auxquelles Edgar Morin n'est pas sensible. Par réaction à la génération précédente, peut-être, la génération 68 refuse le travail. Par réaction à la génération 68, celle de ses enfants s'approprie la valeur travail.
Le phénomène, en fait, est probablement limité à une couche de la population. Comme le disent, aussi, les textes qu'étudie ce blog (en particulier l'oeuvre de Tocqueville), la France a gardé une structure d'ancien régime. Nous avons une aristocratie et un peuple. La question de la "valeur travail" ne s'applique qu'à la première. Seulement, c'est elle qui fait les lois et qui impose à tous ses opinions par le biais de la presse traditionnelle qu'elle contrôle...
(La génération précédent celle de 68 aurait-elle été celle de "travail, famille, patrie" ?)