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Entre dingues

Ces fous qui nous lisent

Je ne suis pas un modèle d’équilibre. Je ris. Je pleure. Je lutte contre la dépression. Certains jours je me sens borderline. D’autres un peu maniaco-dépressive. Je peux être obsessionnelle. J’ai parfois peur de mes semblables. Bref, je me considère souvent comme cinglée. Mais depuis hier je me sens très rassurée. Au rayon fous, il y a nettement pire que moi. En effet, en ouvrant mon blog à une heure tardive, j’ai découvert ce message dans les commentaires à modérer:

“Vous etes des assassins qui veulent tuer une personne et sa famille. Mais de quelle droit? Vous n aviez rien d àutre a faire que de faire souffrir les autres. Ce message es un secret code pour communiquer avec les collaborateurs et puis pour assassiner. Arretez ca toute de suite. Vous etes malades et devrais vous faire soignez. Laissez ces gens tranquille”.

Comme il m’est arrivé de dire sur ce blog que j’ai souvent des envies de meurtre, j’ai supposé qu’on avait écrit ce commentaire sous un billet où j’avais fait ce genre de déclaration. Je l’ai trouvé déplacé dans la mesure où entre “l’envie de meurtre” et le passage à l’acte, il y a un canyon à franchir, or je me sens loin de me sentir pousser des ailes pour voler sur l’autre rive. De plus, je n’ai jamais dit que j’allais tuer qui que ce soit. M’enfin j’aurai pu comprendre que mes affirmations écrites de violence latente, aient pu inquiéter quelque âme sensible. Par ailleurs, avec ma -légère- paranoïa, il m’est également arrivé de penser qu’il fallait que je cesse d’affirmer ce genre de choses au cas -très improbable- où l’on assassinerait mon voisin d’en face qui jusqu’à présent s’est troujours montré fort charmant. Pas envie d’être la première suspecte sous prétexte que j’assume mes fantasmes d’assassinat. Comme je modère uniquement les messages venant de militants d’extrême droite, je l’ai publié dans l’idée de donner une réponse rassurante. Et là qu’ai-je vu? Que ce commentaire suivait un billet sur la mort programmée de ma rate Cybèle . Totalement “nashien”* ! En moins génial sûrement! A moins que ce ne soit un mauvais plaisant. En ce cas, la plaisanterie est d’un goût extrêmement douteux. Le côté positif de ce commentaire: depuis que je l’ai lu je me sens un modèle d’équilibre.

*Nashien: adjectif que j’ai inventé à partir du nom de l’économiste et mathématicien John Forbes Nash, qui était atteint de schizophrénie. Il reçut le Prix Nobel d’économie en 1994. De sa biographie A Beautiful Mind, a été tiré le film Un homme d’exception. 

Titre: paranoïa