Dès la naissance, Valentine et Pierre confient l’éducation de leur fille à une nounou. Au gré des années Fatima devient ainsi une sorte de mère de substitution pour Alice, qui ne voit que très peu sa mère biologique, absorbée par sa carrière professionnelle. Du coup, lorsqu’après huit ans de bons et loyaux services, Valentine décide subitement de licencier Fatima, bien déterminée à reprendre elle-même l’éducation de sa fille en main, tout l’univers de la petite se retrouve bouleversé !
Dans ce roman à trois voix, Amélia Matar donne alternativement la parole à Alice, à sa mère et à sa nounou, permettant ainsi d’alterner les points de vue au fil des chapitres, chacun étant d’ailleurs précédé par une citation pleine de sagesse de Maria Montessori. L’autrice dévoile non seulement les liens qui se tissent progressivement entre les différents personnages, mais également le passé de Valentine et de Fatima, invitant ainsi à mieux comprendre la manière dont elles éduquent chacune la petite Alice, reproduisant le schéma familial de leur propre enfance.
Outre ces schémas familiaux dont il est difficile de s’extraire, l’autrice aborde essentiellement le thème de l’amour maternel, comme suggéré par le titre de l’ouvrage, que ce soient les liens avec une mère de sang ou ceux avec une mère de cœur. Le résultat est un roman bourré de tendresse et débordant d’humour, emmené par une jeune héroïne terriblement attachante. J’ai donc passé un excellent moment de lecture malgré une conclusion/épilogue légèrement trop précipitée à mon goût.
Ainsi naissent les mamans, Amélia Matar, EYROLLES, 170 p., 15,90€
Elles/ils en parlent également : Marie, Virginie, Littélecture, Karine