Dans ces douze récits autobiographiques, nous retrouvons les thèmes chers à Edward Abbey : la rivière sauvage qui permet d'accéder à la beauté du monde, beauté qu'il faut à tout prix contribuer à conserver. Les rivières et les canyons doivent être préservés comme des sanctuaires.
En évoquant son expérience personnelle, l'auteur insiste sur l'importance de se fabriquer des souvenirs avec nos sens, de se créer un lieu préservé en nous, qui existe, pour que son mystère et son âme nous sauve.
"La raison principale pour laquelle tant de gens, dés qu'ils le peuvent, s'échappent des villes pour s'en aller faire de la randonnée, du canoë ou du ski dans les espaces sauvages est que la nature offre un goût d'aventure, une possibilité de redécouverte de notre liberté antique, pré-agricole et pré-industrielle. Lorsqu'on s'y aventure de manière primitive, la forêt et le désert, la montagne et la rivière nous offrent une sorte de réminiscence proustienne, certes aussi fugace que superficielle, des riches sensations de notre existence passée, notre héritage d'un million d'années de chasse, de cueillette et d'errance. Cette pulsion élémentaire survit dans nos veines, nos nerfs, nos rêves et nos désirs, réprimée mais non détruite par les vulgaires cinq mille ans de servage agricole, les vulgaires deux cents ans de péonage industriel, que la culture a tenté d'imposer à ce que l'évolution a conçu comme un animal sentant, pensant et épris de liberté. " p 149
Thème du mois de Septembre : Un mois avec Edward ABBEY