A quoi bon semer des miettes blanches
derrière soi
comme le Petit Poucet,
pour retrouver sa route,
puisque les oiseaux les mangeront !
Sois plus sage, ô moi-même
et apprend à aimer
ton incertitude et ta détresse,
Marin de la mer nue,
marin ivre de la mer périlleuse
aux routes sans souvenir,
aux dures bises salines.
Sois donc sage, puisque des oiseaux
avides mangeraient quand même
tes miettes blanches
Et maintenant tu peux bâtir
au style de ta fantaisie
de fluides châteaux de cartes
poète.
***
Norge (1898-1990) – 27 poèmes incertains (Veuve Monnom, 1923)