Titre : Donjon Zénith, T8 : En sa mémoire
Scénaristes : Lewis Trondheim & Joann Sfar
Dessinateur : Boulet
Parution : Novembre 2020
Donjon est une série majeure des vingt dernières années dans le neuvième. Elle s’avère ambitieuse et originale. En effet, elle se compose de plusieurs sous-séries s’incluant chacune dans une chronologie à l’ampleur impressionnante. Ma critique d’aujourd’hui porte sur le huitième tome du cycle central de l’ensemble, Donjon Zénith. Ce nouvel opus s’intitule En sa mémoire. Je tiens à préciser tout de suite qu’il me semble impossible de se plonger dans cette lecture sans avoir une connaissance relativement sérieuse des événements l’ayant précédé. Dans le cas contraire, il me parait complexe de saisir des enjeux de l’histoire et d’entrer dans cet univers particulier.
Une immersion dans la culture dragoniste
L’histoire débute avec l’arrivée de Herbert chez la mère de Marvin. Il est missionné pour lui annoncer les fiançailles de son fils. Hélas, il apprend à cette occasion que la dragonne est décédée. La situation est donc complexe. Comment annoncer la nouvelle à son ami qui ne pas tarder à arriver ? Quel est l’auteur de ce crime ? L’enquête est confiée à Herbert qui doit donc la mener sans éveiller les soupçons de son copain…
Le plaisir de cet opus est de retrouver Herbert et Marvin ensemble. Ils restent les personnages centraux de la saga. Leur amitié est le socle narratif de l’ensemble et l’argument humoristique principal du cycle Donjon Zénith. Même si le point de départ de l’histoire est plutôt triste, cela n’empêche pas la trame d’être légère et de laisser une place intéressante aux blagues et aux répliques sympathiques.
Le scénario se construit sur deux fils conducteurs entremêlés. Le premier est l’enquête menée par Herbert. Cette mission nous permet de nous immerger dans la culture dragoniste dont nous ne connaissions que quelques aspects via le parcours de Marvin. Le parcours de détective du canard met en valeur ses compétences au combat. Nous sommes bien loin du jeune craintif des premiers tomes. En parallèle, Herbert doit cacher la mauvaise nouvelle à son ami. Cela donne lieu à des gags basés sur des excuses originales permettant de préserver le dragon de la cruelle annonce.
Les dessins sont le fruit du travail de Boulet. Je ne suis pas fan de la patte de ce dessinateur dans cette série. En effet, je préférai le trait original qui accompagnait les aventures des premiers tomes. Je trouve qu’il n’offre pas la meilleure version graphique de Herbert et Marvin. Néanmoins, j’ai apprécié les illustrations de cet opus. Peut-être me suis-je habitué à la nouvelle version des héros ? En tout cas, j’ai apprécié l’immersion dans l’univers dragoniste. Je trouve son bestiaire de dragons très intéressant. Son style se prête complètement à ce type de protagonistes !
Pour conclure, cet opus s’inscrit parfaitement dans l’esprit de Donjon Zénith. Le fait de se recentrer sur le duo Herbert – Marvin participe, de mon point de vue, à sa réussite. L’intrigue menée s’avère réussie et plutôt prenante. C’est un vrai plaisir de s’immerger à nouveau dans cet univers. Je ne doute pas que les adeptes de la saga seront ravis de cette lecture…