« Stella Maris », un excellent roman !

Publié le 16 septembre 2022 par Jacquesmercier @JacquesMercier

Comme il est réconfortant de découvrir un bon roman écrit dans un bonne langue française. Vous savez, ces récits, où l’auteur ne craint pas d’utiliser le mot juste, même s’il est rare (et parfois remplacé par un anglicisme ou un raccourci de la mode). Je vous jure que cela n’enlève rien au bonheur de suivre l’histoire palpitante ! Michel Joiret, poète, essayiste, revuiste, vous propose un tel roman Stella Maris, du nom d’une villa à plusieurs étages située face à la mer du Nord à Ostende, qui possède sur la tourelle une ancienne étoile de mer effritée par le temps.

Voici deux exemples de ces mots : In petto et « avanies ». Et voici quelques phrases picorées dans le livre, pour vous donner une idée du style :

« C’était le plein juillet. L’été forçait les fenêtres ».

« Le wagon zézaie sur une suite d’aiguillages ». (Notons en passant que l’auteur ne dédaigne nullement les mots utilisés en Belgique, comme « wagon » ou ailleurs « postposer »)

« Le ronflement du frigo, les râles du chauffage et le frisson des châssis diffèrent un peu l’arrivée du sommeil. »

« Au loin, dans les nichées identifiées par les friselis de la réserve, les oiseaux se répondent comme des guetteurs sur le fil virtuel d’un invisible chemin de ronde. »

L’histoire nous entraîne à la fois dans le passé (et si bien et habilement documenté) et dans le présent le plus brûlant, puisque le narrateur journaliste porte un masque qui protège de la pandémie et qu’il entend Maître Gims ou M.Pokora (mais fredonne « Comme à Ostende » de Léo Ferré) ! Il est question d’une histoire de famille, d’une malédiction, de Frères et surtout d’amour. S’il y a beaucoup de morts (du début jusqu’à la fin), l’histoire parle de la vie qui se poursuit, qui submerge tout.

Un mot encore des descriptions qui sont magnifiques, je pense aux funérailles de Frère Marc. En quelques lignes, toute l’atmosphère nous est donnée. Un mot enfin de la brièveté des séquences, qui incite à poursuivre la lecture jusqu’à la dernière ligne.

C’est un bonheur de lecture que je conseille à tous les amoureux des romans, bien loin des modes, des styles fabriqués, des tentations de simplicité, qui souvent sont synonymes de pauvreté du langage.

« Stella Maris », roman de Michel Joiret, Editions M.E.O

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