Il est difficile d'imaginer l'ampleur de l'amertume dans le camp de l'ex-candidate démocrate tant elle n'a jamais imaginé pouvoir être battu par le Sénateur de Chicago.
Barack Obama est un "candidat de rupture". Il cumulait des "handicaps" qui sont progressivement devenus des atouts. Ainsi, son inexpérience a été le facteur de la non-appartenance à l'élite de Washington supposée corrompue. Son métissage, y compris culturel, est devenu le symbole d'une "autre Amérique".
La liste des exemples de ruptures pourrait être très longue.
Dans ces circonstances, le caractère atypique renforce l'incompréhension de l'autre camp.
En réalité, les Clinton appartiennent désormais à l'Histoire. Cette étape n'est probablement pas facile à ouvrir pour les intéressés qui n'ont plus matière à avoir l'ambition de ré-occuper la Maison Blanche.
De là à imaginer une conspiration pour faire perdre le candidat démocrate est probablement aller trop vite en besogne. Il ne faut pas oublier qu'avec la présidentielle de nombreux autres scrutins locaux se déroulent dont des sénatoriales, des fonctions de Gouverneurs et une kyrielle de responsabilités locales.
Ces candidats n'ont pas intérêt à vivre des campagnes au sein d'un parti trop divisé. Ils sont donc les acteurs de rappels à la discipline électorale.
Ce qui est plus inquiétant pour Obama c'est que l'unité du parti ne pourra se faire avec des ex-adversaires de primaires car Clinton est emportée par les divergences anciennes et Edwards par ses mensonges sur sa vie privée.
Il faut donc aller vers un renouvellement profond. Ce sera là peut-être la véritable chance involontaire d'Obama ?