En quelques années a émergé une nouvelle catégorie de FinTech consacrée à l'avance sur salaire, que la conjoncture actuelle met au premier plan, grâce à sa faculté de soulager les difficultés de trésorerie des consommateurs. Mais il existe d'autres options, plus classiques et plus simples, dont celle qu'offre désormais manager.one.
Les solutions que développent de nombreuses startups un peu partout dans le monde possèdent de multiples avantages, par exemple en terme de flexibilité et d'autonomie, mais parce qu'elles reposent sur un principe fondamental de financement, elles ont un coût non négligeable, supporté soit par les employeurs soit par les bénéficiaires. A contrario, l'acompte de salaire dont il est question ici est un versement anticipé des émoluments dus pour un travail déjà accompli… et constitue un droit légal.
En pratique, manager.one se contente donc d'éliminer les complications de gestion qu'implique la mise en œuvre de ce dispositif historique. Dans le droit fil de son système d'analyse intelligente des bulletins de paye (pour exécution des virements associés), son application propose d'activer la facilité sur chaque salarié enregistré comme destinataire de virement et, dès lors, une alerte invite le responsable à émettre les paiements partiels (calculés automatiquement, sur la base des traitements de la période précédente) entre le 14 et le 21 de chaque mois, le montant en étant bien sûr retenu à l'échéance normale.
Deux mécanismes différents sont fournis sous la même ombrelle. Le plus trivial consiste à configurer une demande ponctuelle pour les individus qui en expriment le besoin à titre exceptionnel. Mais il est également possible d'instaurer une règle systématique (révocable à volonté), grâce à laquelle, d'une certaine manière, l'employé perçoit ses revenus par quinzaine plutôt qu'une fois par mois. Dans tous les cas, un seul geste de validation est nécessaire pour déclencher les transferts pour toutes les personnes concernées.
Le modèle retenu par manager.one ne peut évidemment prétendre à remplacer l'avance sur salaire et ses caractéristiques exclusives : l'anonymat généralement garanti à ceux qui y ont recours, l'absence d'impact sur la trésorerie de l'entreprise (dans certains cas), la souplesse d'utilisation (au niveau du montant et des dates)… mais elle permet de répondre aux attentes les plus courantes et d'apporter de la sorte un surcroît de sérénité aux travailleurs, en épargnant les tracas administratifs aux gestionnaires.
La néo-banque pourrait probablement améliorer son service afin de le rendre plus compétitif. En particulier, il serait extrêmement intéressant, pour mieux protéger (même imparfaitement) la confidentialité, de fournir aux employés éligibles une interface via laquelle ils pourraient directement exprimer leur choix de profiter d'un acompte, régulier ou pour une seule occurrence, plutôt que de leur imposer de s'adresser à un utilisateur habilité, qui doit ensuite se charger de la saisie dans l'outil. Pour une future version ?
En l'état, la démarche de manager.one mérite l'attention en raison de sa démonstration des vertus de l'exploration des frictions auxquelles sont confrontés ses clients, en l'occurrence une croissance des demandes d'acompte liée à la flambée des prix en est vraisemblablement à l'origine, et de la conception de solutions élémentaires destinées à les réduire. Et tant mieux si celles-ci sont bénéfiques aussi à leurs salariés.