Lectrices cinéphiles, lecteurs musicologues, le dernier souffle du cinéaste franco-suisse Jean-Luc Godard (1930-2022) n'a pu vous échapper.
Son premier long métrage " A bout de souffle " (1960) fait partie des 10 films qui ont révolutionné le cinéma. Ce n'est pas moi qui l'écrit mais d'éminents spécialistes comme Martin Scorsese. Novateur par l'écriture, le jeu des acteurs ( Jean-Paul Belmondo et Jean Seberg dans les rôles principaux), l'improvisation de l'écriture au jour le jour de la réalisation et la musique de Martial Solal (1927). Pour ma part, c'est mon film culte, celui que j'ai vu et revu le plus souvent. " Dans A bout de souffle, il y a une invention chaque minute trente " (Claude Chabrol).
Quand Martial Solal demanda à Jean-Luc Godard ce qu'il voulait comme musique, la réponse fut: " Venez avec un banjo ". Martial Solal vint avec un orchestre de jazz et écrivit une musique indissociable du film. Godard ne lui a plus jamais demandé de musique mais, comme le dit Martial Solal, " J'avais gagné au Loto ". Le triomphe mondial du film lui assure encore aujourd'hui de solides droits d'auteur.
Pour en savoir plus, je vous renvoie à mon article de 2008 publié par CitizenJazz où j'avais traduit les propos de Martial Solal expliquant cette musique pour une édition italienne en DVD d'A bout de souffle.
Je laisse les éminents cinéphiles et politistes analyser le legs de Jean-Luc Godard, révolutionnaire dans la façon de filmer et les propos mais qui a fini sagement sa vie dans une villa sur la rive suisse du Lac Léman.
Dans la bande annonce du film, il n'y a ni musique ni dialogues. Cf vidéo ci-dessous.
J'ai fait des films, comme deux ou trois musiciens de jazz : on se donne un thème, on joue et puis ça s'organise .
Jean-Luc Godard.
La photographie de Martial Solal est l'oeuvre du Cinéphile Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales .