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Prix JM à l’ICHEC

Publié le 13 septembre 2022 par Jacquesmercier @JacquesMercier

Evidemment, je suis toujours honoré de présider ce prix qui porte mon nom et je prends un grand plaisir à choisir avec le jury un ou une lauréat (e) chaque année, depuis juin 2003 !

Avant de vous donner un bref compte-rendu de nos réunions, comme il s’agit de rechercher un Mémoire utilisant la meilleure langue française, malgré – dirons-nous – des matières qui utilisent souvent des termes anglais, je vous propose un petit détour par le pittoresque de certains mots.

On les croit anglais et ils ne le sont pas ! Et qui sait ? J vais peut-être vous apprendre quelque chose ?

Un relooking

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le mot relooking n’a jamais été employé dans la langue anglaise. Le terme anglais employé pour parler de ce changement d’apparence est make-over. Mais celui-ci n’étant probablement pas assez parlant pour les français, ils ont préféré fabriquer le mot relooking, en assemblant le terme look, qui correspond au style, à l’apparence ; le préfixe re-, pour notifier le changement, le renouveau; et enfin le suffixe -ing pour faire encore plus anglais

Un talkie-walkie

Allez savoir pourquoi, certains diront que les Français sont bizarres, mais partout ailleurs un appareil de radio portatif comportant au moins un émetteur et un récepteur s’appelle un walkie-talkie. Le français, lui, a décidé d’inverser les deux termes. Une façon de se faire remarquer ? Quant à l’origine du mot et son sens : Cela se situe lors de la présentation officielle de l’appareil dans les années 40 à Toronto (Canada), un journaliste aurait interrogé un soldat utilisant l’appareil qui lui aurait expliqué qu’il permettait de parler (talk) tout en marchant (walk).

Encore un mot ?

Un planning

Un mot auquel les Français ont ajouté un suffixe -ing pour le rendre plus anglais. Bon, il y a quand même un peu de sens car en anglais, to plan signifie “planifier”. Mais les anglophones utilisent plutôt le mot schedule (chè deul) pour parler de l’organisation de leur temps de travail, de loisirs…

Ces mots sont donc des faux-anglicismes. Les vrais mots anglais envahissent-ils notre belle langue française ? Une question que j’entends poser depuis mon enfance. Sachez qu’aujourd’hui 25% des 4.200 mots d’origine étrangère dans la langue française sont anglais. 4200 sur les 90.000 que contient un dictionnaire. (un peu plus de 20%) C’est tout-à-fait raisonnable comme proportion, puisque depuis quelque temps déjà l’anglais est la langue de la science, de la finance, des technologies.

Après ce détour (en anglais détour (di tour), après cette récréation, en anglais recreation. Ici aucune difficulté !

Venons-en au Prix lui-même :

Avant tout, je tiens à remercier le jury composé de professeures volontaires. Cette année j’ai eu la chance d’être entouré de Delphine Hauzeur, de Solange Simons, de Sylvie Dony, et de la secrétaire générale du jury, Ingrid Bawin, dont les commentaires et les notes sont précieux à partager.

Dès le premier paragraphe, que dis-je, dès le titre en écriture inclusive et dès la citation de Churchill qui dit très justement « Le succès c’est d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme », nous avons été séduits par le ton fluide, le texte agréable à suivre, la musicalité de la langue utilisée.

Et puisqu’il s’agit pour ce prix d’utiliser la meilleure langue française dans des mémoires qui abordent souvent des thèmes difficiles, nous avons apprécié ce détail dès la première ligne de l’introduction générale : Steve Jobs y est défini comme le créateur de la marque à la pomme plutôt que « Apple » ! Il est cité pour avoir donné comme clé de sa réussite : la persévérance.

Autre exemple qui concerne directement notre propos : je cite :

« Chaque langue utilise un certain champ lexical pour qualifier l’échec d’une entreprise. Par exemple, la littérature anglophone utilisera très souvent les termes Business failure. Tandis que la littérature francophone utilisera plus facilement les termes banqueroute, défaillance, défaite, déconfiture, insuccès, dépôt de bilan, cessation de paiement, insolvabilité et finalement « échec entrepreneurial ».

Cette dernière notion se retrouvera dans le titre, que je vous dévoile dans un instant, le temps d’ajouter que le ton du mémoire est très original, très vivant (la parole est donnée à beaucoup d’intervenants de manière très concrète) et apporte par ailleurs des pistes optimistes à suivre après un échec commercial.

J’ai à titre personnel beaucoup aimé cette définition de l’optimiste : c’est quelqu’un qui impute ses succès à des facteurs internes et ses échecs à des facteurs externes !

Le prix 2022 est attribué à l’auteure du mémoire « Comment faciliter le rebond d’un-e entrepreneur-e en échec entrepreneurial en Belgique ? Etude pratique du programme d’accompagnement Revival. (révaiveul ou revival ?) »

Soit Justine Verzini.

Prix JM à l’ICHEC

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