Jeanne semble fuir, sept fois elle arrive dans un hôtel ou imagine ce que serait cette fuite. Elle est marquée par l'épuisement, par une fatigue lancinante qui ne donne pas son nom. Il semble que la lassitude soir liée à son couple, ce qui transparait quand elle observe le couple formé par Paul et Cécile, clients de l'hôtel où elle loge. A travers eux, se dessinent les raisons de cette lassitude : le rejet progressif du corps de l'autre, l'attrait pour quelqu'un de nouveau, l'envie d'autre chose, la tentation de la fuite. Partir pour peut-être mieux revenir :
"Se dire qu'on l'a fait, qu'on a essayé et qu'on peut maintenant reprendre le cours de sa vie. Qu'on a intérêt à s'y accrocher parce qu'on sait qu'il n'y existe plus vraiment d'échappatoire. Qu'on l'a déjà épuisée. " p 89
Le thème de la fugue est aussi vue avec certains enfants qui ressentent ce besoin, cette envie de partir vérolée au corps, pour échapper à un sentiment diffus d'insatisfaction, de dégoût.
Un charme diffus s'échappe de ces quelques pages, comme lors d'une parenthèse suspendue entre deux mondes, deux époques, deux choix. Une belle découverte !