Cette amère réalité constatée, vous reconnaissez que dans toute nation qui se respecte, la science et la loi sont toujours sollicitées pour aider à définir les problèmes, trouver des solutions ou évaluer les politiques mises en œuvre à leur juste valeur. Qu’une nation soit ou non en période de crise, le rattachement efficace de la science et la régulation aux décisions politiques améliorent le niveau de vie des citoyens, apaisent leurs esprits et mènent à des solutions efficaces et économiquement avantageuses pour cette nation. Il est urgent de faire un plein usage du savoir généré par la science et la régulation engendrée par la loi dans les décisions politiques. Il est impératif pour ceux qui cherchent une place respectable dans le nouveau monde qui se dessine chez les grands décideurs du sort de ce monde de faire participer les scientifiques et les juristes de toutes disciplines aux décisions politiques. J’ai une expérience de plus de trente ans dans la recherche scientifique, je ne suis pas un scientifique qui critique, je suis tout simplement un scientifique qui observe et constate. Actuellement, le mode d’enseignement n’est plus celui d’autrefois. Les anciennes habitudes des cours magistraux ne sont plus valables. Avec les moyens de communication modernes, les professeurs sont en contact presque permanent avec leurs étudiants partout dans le monde. Ils sont sollicités de partout par vidéo conférence pour consultations et conseils dans la sphère des décisions politiques. Le savoir traverse les frontières sans formalités douanières. Il est le seul maître dans le nouveau monde.
Récemment, le titre d’un article de l’hebdomadaire «Jeune Afrique» a attiré mon attention, «RDC-Samsung, Apple, BMW. Ce que nos smartphones et voitures doivent aux Congolais». L’auteur de l’article nous informe que l’explosion de la demande en matériaux actifs, indispensables à la fabrication des batteries qui équipent smartphones, voitures électriques ou encore éoliennes, pourrait bien être une aubaine pour le pays, dont 77 % de la population vit toujours sous le seuil de pauvreté. Plus de deux cent mille Congolais, dont quarante mille enfants en 2014, peinaient dans les mines comme «creuseurs» dans des conditions indignes et dangereuses, ceci pour alimenter ce très fructueux marché…
Très touché par la gravité de cette information, j’ai décidé d’aborder ce sujet dans une discussion libre avec mes étudiants. Je leur ai demandé de me dire qui contrôle le marché du savoir, de l’énergie et des métaux rares que nous utilisons dans la fabrication des composants micro-électroniques, de nos portables, de nos cellules photovoltaïques, des moteurs des voitures électriques et les éoliennes.
Un étudiant m’a répondu «Je pense que ce ne sont plus les scientifiques qui dirigent le savoir du monde actuel mais les hommes politiques, lesquels dirigent le monde monétaire et le monde tout court. Et comme ce sont des incultes, ils ont déréglé la nature de notre planète. C’est un groupe d’hommes dans le monde, qui, par sa puissance budgétaire, formée de multimilliardaires, dirige actuellement le monde. Les finances, la science, (qu’ils arrangent à leur avantage), les médias véhiculent leurs idées, etc. A titre d’exemple, des scientifiques ont signalé, il y a quelques années, que c’étaient les smartphones portables qui créaient le dérèglement climatique avec toutes les ondes émises dans l’atmosphère… Mais il fallait garder le secret, trop de milliards étaient en jeu…Ce sont ces multimilliardaires qui contrôlent les terres rares en Afrique. Heureusement que le nez des honnêtes gens sent le parfum de corruption qui flotte au-dessus du développement minier de certains pays africains. Hélas ! Nous avons eu une expérience semblable avec la compagnie GMA. L’australien GMA avait promis aux responsables algériens de l’époque un avenir doré et leur avait assuré qu’on peut produire 250 kg d’or par an dans les mines d’Amsmassa et Tirak, dans la région de Tamanrasset. GMA est entré en Algérie en 2007 avec la recommandation du clan de Chakib. Il a plié bagage en 2012, ne laissant derrière lui qu’un sol pollué et des dettes colossales sur le dos de SONTRACH. Les responsables de l’Algérie nouvelle doivent veiller à ne pas reproduire les anciens réflexes des copains du clan de Chakib. Le lendemain de la visite du président Macron à Oran, un ami français, parmi ceux qui ont une grande sympathie pour l’Algérie, m’a envoyé un SMS "On ne peut pas créer de belles choses avec la haine dans le cœur. J’ai peur de vous dire que l’Eldorado que vous propose Philippe Gautier est pavé de mauvaises intentions!".
En conclusion, après ce SMS, je propose à Philippe Gautier un marché gagnant-gagnant entre l’Algérie et la France. L’Algérie peut vendre quelques tonnes de terres rares à la France et c’est aux Français qui maîtrisent la technologie de faire l’extraction chimique chez eux. Dernier week-end des vacances. C’est la rentrée et nous nous l’affrontons tous en traînant nos galoches, ne sachant pas trop de quoi elle sera faite. Il y a un an, nous avions encore l’espoir que les problèmes et autres difficultés liés au Covid-19...